C'est bien connu, quand un concept fonctionne, le plus simple c'est de surfer dessus.
Black Mirror fait tant parler que les anthologies de SF commencent à fleurir. Après Dimesion 404, c'est donc E4 (la chaîne à l'origine de Black Mirror justement) qui s'y (re)met avec cette série qui, comme son nom l'indique, propose d'adapter des nouvelles d'un homme pour lequel je manque de superlatif, l'un des maître de la SF, Phlippe K. Dick (à qui l'ont doit notamment Minority Report ou Blade Runner).
Le pauvre n'a eu droit à des adaptations réussies qu'en de rares occasions (Blade Runner et A Scanner Darkly... Minority Report c'est sympa mais soyons honnête, qui a envie de revoir ce Spielberg aujourd'hui ?) et se paye donc pour la première fois les honneurs d'une série télé.
Il n'y a que l'embarras du choix vu que Philou (oui, je l'appelle Philou, on est intime depuis longtemps lui et moi) a écrit plus d'une centaine de nouvelle et que cette première saison ne compte que 10 épisodes.
Les nouvelles adaptées dans cette première saison ont toutes été écrites entre 1953 et 1955 et bon, à première vue, ça n'adapte pas les meilleures (à quelques exception près).
Derrière cette série, on trouve entre autre à la prod Ronal D. Moore (l'un des créateurs de Battlestar Galactica... mais aussi de Helix, et là, votre érection vient de retomber aussi vite) et Bryan Cranston (désormais gage de qualité depuis son rôle dans Breaking Bad alors qu'on oublie qu'il a tourné ensuite dans Godzilla et que de toute façon, son meilleur rôle c'est Hal dans Malcolm

On va prier très fort pour que Phil ait enfin les adaptations qu'il mérite (petit indice : c'est mal parti

1x01 Fous ta cagoule !
Devinette : qu'est ce que ça donne quand tu veux copier Black Mirror et faire de la SF, mais que tu n'as ni les moyens, ni le(s) talent(s) ? Ben ça donne ce premier épisode, où tout est moche et cheap.
"The Hood Maker" adapte donc la nouvelle du même nom (Immunity en français) et en reprend les grandes lignes : dans un futur proche (enfin là, on a plutôt l'impression d'être dans les années 80... ou alors dans un futur qui serait situé au fin fond d'un pays de l'est

La nouvelle est assez courte et donc la série développe/rallonge certains aspect de l'histoire pour tenir sur la presque heure que dure l'épisode, malheureusement elle se loupe complètement, en oubliant des trucs assez importants (l'origine des télépathes, issus de l'explosions d'une bombe H lors d'une guerre, n'est pas mentionnée ici), en restant très flou sur l'époque à laquelle se déroule l'action ou sur le contexte, inexistant : on ne verra que les télépathes et la police (et très brièvement le "hood-maker"), on se bornera à rester dans 2 pauvres unités de lieux, sans jamais prendre la peine de développer un tant soit peu l'univers dans lequel se déroule l'intrigue.
La série préfère se concentrer sur la romance très nunuche entre la télépathe et le flic (Richard Madden de GoT, aussi mauvais que sa collègue dans son rôle), ne semble pas trop savoir où elle va, ménage un pseudo rebondissement sur la fin qui fait un gros flop faute d'avoir su développer correctement l'intrigue ou les personnages et se termine dans l'indifférence totale. Le tout manque aussi cruellement de subtilité : les télépathes ont une belle marque rouge à lil pour bien qu'on sache qui ils sont, Honor en fait des caisses quand elle utilise son pouvoir...
Pas grand chose à sauver dans ce premier épisode. Même si la nouvelle en elle même n'est pas l'une des meilleures de l'auteur, elle avait au moins le mérite de se terminer de manière intelligente et sur la victoire de l'intellect et de la connaissance sur les pouvoirs.
Si c'est pour faire ça, j'aurais préféré qu'on laisse ce pauvre Phil tranquille, on a déjà assez fait n'importe quoi avec ses uvres
