C’est beau une ville sans humains dedans. Surtout la Ville Lumière, filmée déserte dans deux longs-métrages séparés par plus de 80 ans d’évolution technologique et sociale. Et le langage cinématographique, lui, est-il toujours le même ?
Les idylles interespèces : voilà un sujet qui ne compte pas parmi les plus simples à illustrer. Mais lorsque le cinéma déploie sa magie pour faire exploser les sentiments de ces amoureux contre nature, rien n’est impossible.
Zombie, un boulot difficile : les vivants les traquent et leur explosent la cervelle sans aucune forme de procès. Pourtant, ces ennemis jurés furent de la même espèce. Heureusement, un cinéaste a tenté de prendre la défense des morts-vivants en deux chefs-d’oeuvre définitifs.
Le cliché du spectre hurlant est devenu ectoplasme contemplatif. Ses tourments et ceux qu’il provoque sont désormais bien plus terre à terre, comme le montrent ces deux grands films sur le temps qui passe et les fantômes qui restent.
Lorsqu’une icône horrifique issue des contes traditionnels s’aventure dans nos forêts de béton, c’est l’occasion pour de brillants trouble-films de briser les conventions et d’arracher le masque de la modernité afin de révéler son hideux visage.
Même histoire, même séquence, époques différentes. Voyons comment ces deux adaptations du roman de Richard Matheson ont introduit leur personnage principal pour mieux refléter la civilisation qu’elles ont détruites.
Se confronter au surnaturel est souvent l’occasion d’un ultime moment de vérité, qui décidera du destin des personnages et leur révèlera leur nature profonde. La preuve avec ces deux cas de hantise qui pousseront leurs victimes au bout d’elles-mêmes.
Lorsqu’une femme pactise avec le Diable, cherche-t-elle la félicité ou la liberté ? À presque un siècle d’écart, les cinéastes Benjamin Christensen et Robert Eggers ont des réponses bien différentes.
Quand des réalisateurs d’exception décident de bouleverser les conventions narratives et les attentes du public, cela donne des séquences qui marquent au fer rouge le cinéma de leur audace, même lorsqu’il est question de laisser la Faucheuse faire son injuste travail.
Hollywood est une véritable ruche créative qui ne peut s’empêcher d’appauvrir ses propres idées. Du Silence des agneaux à Copycat, illustration d’un processus d’assèchement mercantile qui transforme le Mal à l’état pur en coup de théâtre éventé.
Quand la crème de notre bonne vieille Nouvelle Vague s’adonne à la SF, les canons du genre sont forcément remis en question. La preuve par l’image et par deux.
Quand l’Humanité entre en contact avec des cousins d’outre-espace, l’hostilité est souvent de mise. Denis Villeneuve et Steven Spielberg, eux, ont choisi d’illustrer la subtile alliance du mystère et de l’espoir.
Représenter la souffrance et jouer avec l’empathie.
Chez Eli Roth et Rob Reiner, on aime déplacer le curseur moral du spectateur
et brouiller ses référents évidents.
Retournement, révélation et chaos des sentiments. Comment faire plonger personnages et spectateurs ? Réponses et recettes avec M. Night Shyamalan et Franklin J. Schaffner.
Le Danemark, l’autre pays du vampire ? Dreyer d’un côté, Refn de l’autre : deux visions, deux époques, deux sensibilités, séparées par 84 « courtes » années.
De loin, elles ressemblent à des refuges familiaux au-dessus de tout soupçon. De près, voire de l’intérieur, elles révèlent monstres, plaies et autres vilaines choses qu’on aime balayer sous le tapis. Les banlieues américaines chez Lynch et David Robert Mitchell sont bien ces poches de pulsions qu’il est fascinant de percer.
Des mondes dévastés, des horizons bouchés et des hommes qui tentent de survivre et fantasment sur des paysages témoignant d’une nature qui n’existe plus. Deux visions, deux perspectives signées Richard Fleischer et Ridley Scott.
Héritier ou self-made-man, on n’a pas tous les mêmes cartes. Il en va ainsi des super-héros. Adultes, s’ils s’entêtent à secourir les damnés de la terre, victimes désignées des forces du Mal, ils n’en ont pas moins une identité sociale. C’est précisément celle-ci qui forge leur caractère et, parfois même, désigne leurs plus fidèles ennemis.
Ils traquent, collectionnent, espionnent et tuent, parfois. Mais ils aiment, aussi, à leur façon. Double portrait de psychopathes aimants avec un personnage-matrice (Norman Bates) et un obsessionnel pathétique (Seymour Parrish) dans une Séquence(s) dédiée aux coeurs tordus.
De toujours, l’oeuvre violente de Shakespeare attire les cinéastes, hypnotisés par leurs intrigues alambiquées et leurs meurtriers vengeurs et idéalistes. Tout est déjà là, écrit et dialogué. Muni d’un bon casting, il n’y a donc plus qu’à s’engager sur cette voie royale.
Une saga depuis bien longtemps saccagée, aujourd’hui réinvestie par un fan dévoué (trop ?) conscient des attentes d’un nouveau public. De George à J.J., l’histoire d’un héritage qui pèse lourd.
Réduits à une taille microscopique, des hommes se confrontent à un nouvel univers et voient le temps passer différemment. D’inoubliables tours de magie cinématographiques aux résultats diamétralement opposés…
Ils sont seuls et deux. Ils parlent, se regardent et luttent au prix d’une ouverture sur une folie grandissante. Schizo-maso chez Fincher et fusion-confession chez Bergman, l’illustration du double imaginaire se fait ici… double !