En 2012, le réalisateur Noé Vitoux nous avait scotchés avec L’Homme qui a tué Dieu, sorte de mondo d’auteur hallucinant filmé en pleine Amazonie avec le concours d’une tribu locale. Un contexte que le réalisateur retrouve aujourd’hui avec Bad Star, dans lequel un père cherche à venger la mort de sa fille dans un contexte d’occupation extraterrestre. Un court très ambitieux actuellement en postproduction.
Pour son premier court, Tristan Thomas aurait pu réaliser une comédie pour s’attirer les faveurs du public des festivals, et se contenter d’une durée de dix minutes afin d’être plus facilement acheté par un diffuseur. Mais Tristan s’en fout et préfère livrer un film de science-fiction de 30 minutes dans lequel des samouraïs s’affrontent sur une planète extraterrestre. Et du coup, il est dans Mad Movies !
Avec Moires, court-métrage sélectionné au dernier Festival
de Sitges, J.P. Bouix s’interroge sur les sacrifices qu’un artiste est prêt à faire pour connaître le succès. Un dilemme raconté par le biais
du mythe de Faust… et d’un monstre arachnoïde géant.
Mais en dépit de ses composantes éminemment fantastiques,
Moires reste d’une étonnante sobriété. Discussion avec son créateur.
On avait découvert Joséphine Hopkins en compagnie de ses camarades des Films de la Mouche (Rémy Barbe et Joseph Bouquin) à l’occasion de Margaux (Prix du Jury du Meilleur Court-Métrage Français au PIFFF 2016). Nuage, son deuxième film réalisé en solitaire, vient de remporter le Prix du Public du Meilleur Court-Métrage International à L’Étrange Festival. Chez Joséphine, le fantastique est toujours l’expression d’un mal-être intime, et l’histoire de ce nuage toxique qui recouvre la France ne déroge pas à la règle.
Après le succès de leur série L’Effondrement, on attendait l’équipe des Parasites au tournant, scrutant leurs projets télé ou cinéma.
Si de tels desseins sont en effet prévus, c’est avec une démarche totalement originale que cette jeune équipe de créatifs revient
sur le devant de la scène : une école de cinéma. L’Atelier 7 se veut une nouvelle manière d’enseigner et de pratiquer l’image.
Discussion à ce propos avec l’un des « Parasites » : Jérémy Bernard.
Avec le court Boustifaille, grand gagnant du PIFFF 2019, Pierre Mazingarbe signe non seulement un excellent film de cannibales, mais aussi une comédie succulente empreinte de romantisme qui ose s’inscrire dans un terreau culturel très français.
Après Hostile, un premier long-métrage sorti en salles il y a deux ans, Mathieu Turi revient avec Méandre, un huis clos science-fictionnel claustro où la comédienne Gaïa Weiss tente de survivre dans un tube truffé de pièges.
Dès 2012, Guillaume Lubrano avait parié avec Métal Hurlant sur le retour du genre en France à travers la fiction télévisuelle. Après la mini-série The Cell, il revient en compagnie du réalisateur François Descraques pour une anthologie d’histoires fantastiques très réussie, Dark Stories, actuellement disponible sur la plateforme Slash de France Télévisions. Et il y en a pour tous les goûts !
Avec Dibbuk, Dayan David Oualid signe un formidable premier courtmétrage sur une séance d’exorcisme, mais n’hésite pas à bazarder curés, crucifix et eau bénite via une chasse au démon au sein de la communauté juive qui renouvelle habilement le (sous-)genre.
Après des études de PAO et de communication, Alex Tuis tombe amoureux du métier de concept artist. Au fil des années et des projets (dont Dark Shadows de Tim Burton ou Logan de James Mangold), il trouve ses marques et met à profit son amour des monstres. On pourra bientôt admirer ses derniers travaux dans le toujours inédit Achoura de Talal Selhami, pour lequel il a designé une magnifique créature.
En toute discrétion, Patrice Gablin vient de terminer son quatrième film en dix ans : Quantique. L’infiniment petit, la confrontation entre la science et la religion, une machine capable d’entrevoir l’origine de l’univers… Une proposition assez intrigante et ambitieuse pour que l’on ait eu envie de rencontrer l’intéressé.
On avait laissé le réalisateur Andrew Desmond dans le labyrinthe spatial de son court-métrage Entity. Cinq ans plus tard, il revient sur Terre avec son tout premier long, The Sonata, où il plonge le comédien français Simon Abkarian et la jeune actrice australienne Freya Tingley au coeur d’un mystère symphonique orchestré par Rutger Hauer lui-même…
On avait laissé Fabien Dubois en Islande avec son court métrage Here We Are, un cauchemar artistique et logistique qui aura finalement porté ses fruits : le cinéaste revient en effet par la grande porte en célébrant l’une des plus grandes icônes du cinéma fantastique. Le résultat : une série digitale en sept épisodes tirée du jeu vidéo Alien : Isolation et tournée dans le plus grand secret…
Avec son court-métrage Distortion, Grégory Papinutto souhaitait retrouver la saveur artisanale du fantastique organique à l’ancienne, sans toutefois s’empêcher d’embrasser certaines tendances contemporaines de l’épouvante. Le résultat : un film de monstres somme toute classique, mais fait avec beaucoup d’amour et de minutie technique.
En décembre dernier, les spectateurs du PIFFF ont pu découvrir le court-métrage Les Appelés. Pendant 30 minutes, le réalisateur Matthias Couquet réussit à mêler une horreur lovecraftienne à la poésie lugubre de Maupassant. Ce récit de possession démoniaque prenant pour cadre la Grande Guerre est un bel exemple de la façon dont le cinéma de genre français pourrait réinvestir l’Histoire de son pays…
Mad in France devient Mad in Belgique ! Le Plat Pays a en effet accouché depuis une décennie d’une nouvelle génération de cinéastes et techniciens prodiges qui font bouger les lignes. Robrecht Heyvaert est de ceux-là. Jeune directeur de la photo, il s’est fait remarquer via quelques films comme le polar Les Ardennes ou Revenge de Coralie Fargeat. Discussion avec une future star.
Après avoir obtenu son diplôme de scénographie à L’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD), Lilith Bekmezian se tourne vers le cinéma en tant que directrice artistique et illustratrice. En à peine quinze ans de carrière, son impressionnante filmographie parle pour elle.
En 2014, Hervé Freiburger s’était uni avec ses collègues Cédric Hachard et Sébastien Milhou pour Le Jour de la comète, un film à sketches qui jouait la carte de la mélancolie des années 80. Aujourd’hui, Hervé repart en solo avec le court-métrage Graines, un pur « monster movie » où l’horreur peut surgir de n’importe quel épi de maïs.
Après des études d’ingénieur, le Normand Raoul Barbet s’est lancé dans l’aventure des nouvelles images. Après un détour chez Mac Guff pour le film d’animation Le Lorax, il trouve ses marques chez le studio Dontnod où il coréalise le jeu Life Is Strange puis sa suite. Il enchaîne sur The Awesome Adventures of Captain Spirit avant de cofonder le studio d’animation Capsule, qui développe clips, trailers de jeux et publicités. Et, peut-être un jour, un long-métrage d’animation pour adultes 100 % français ?
Jonathan Delerue a débuté aux côtés de Xavier Gens, pour qui il assuré les story-boards de Frontière(s) et Hitman, avant d’enchainer sur de nombreux longs de genre français et internationaux (via EuropaCorp). Souhaitant sortir de sa case, il coréalise avec le scénariste Guillaume Enard Par le sang, une fresque médiévale méchamment cruelle qui impose définitivement cette période de notre histoire comme l’équivalent français du western américain.
Diplômé de l’ESRA, Dominique Filhol s’est initialement concentré sur des documentaires abordant des sujets ésotériques. Avec The Nine Billion Names of God, le réalisateur passe à la fiction mais ne change pas de thématique. Dans cette adaptation d’Arthur C. Clarke (l’auteur de 2001, l’odyssée de l’espace), il disserte avec sobriété sur le rapport entre Dieu et les mathématiques à travers une esthétique hors du commun. Darren Aronofsky serait fan !
Cela fait un moment que Fab Manga gravite dans le petit monde de la fiction débrouillarde. Après avoir créé sa société de production en 2003, il enchaîne les courts-métrages et les pilotes de série, dont certains shootés à Hong Kong. Avec Specimen, réalisé sur une période de trois ans, il retrouve son genre de prédilection : la science-fiction paranoïaque.
Brute absolue en illustration et en design, Aleksi Briclot débute dans la bande dessinée avant d’embrasser de façon boulimique tous les domaines dans lesquels son incroyable talent pouvait s’épanouir : jeux vidéo, jeux de cartes, jeux de rôle, cinéma… Il est actuellement le seul et unique concepteur artistique français à travailler pour le studio Marvel.
Après la tentative de passage en force d’un cinéma fantastique français labellisé « extrême » (Martyrs, À l’intérieur, Frontière(s)…), la nouvelle génération de réalisateurs de genre choisit une approche « virale » en contaminant petit à petit notre 7e Art d’une licence fantasmagorique. C’était le cas de Julia Ducournau pour Grave, et c’est également le cas de Joris Laquittant avec son court-métrage La Baie. Comme par hasard, tous deux viennent de la Fémis, école dont le simple nom fait grincer des dents les fantasticophiles. Ce n’est plus une révolte, mais une révolution !
La rubrique Mad in France fête son retour en compagnie d’un collectif de réalisateurs à six pattes appelé « Les Films de la mouche ». Peut-être avez-vous vu (si vous traînez en festivals) Margaux, Prix du Jury des Courts-métrages Français du PIFFF en 2016. Joséphine Hopkins, Rémy Barbe et Joseph Bouquin viennent de terminer leurs études à l’ESRA et sont déjà dans Mad Movies. Ça s’appelle le talent !