Après s’être fait la main sur une poignée de courts conçus comme des cartes de visite, Kirill Sokolov effectue ses débuts dans le long-métrage avec Why Don’t You Just Die!, un huis clos gore dont l’aspect transgressif détonne dans le panorama russe contemporain. Revendiquant sans rougir son statut de réalisateur postmoderne, Sokolov nous explique pourquoi il est si difficile de trouver sa place au sein d’une industrie locale plutôt réfractaire aux séries B sociales et provocatrices.
Au fil d’un entretien parfois tendu (il s’est un brin énervé quand nous avons suggéré que certaines scènes pourraient effaroucher les tout petits), le réalisateur de Pinocchio nous a raconté comment il a reconstitué l’époque de Collodi tout en recréant ses visions truculentes et fantasmagoriques avec des moyens résolument old school.
L’auteur de L’État sauvage nous donne sa recette personnelle du western fantastique, entre utilisation hyperréaliste des rigueurs
de la nature et percées oniriques qui transforment un harassant voyage à travers le territoire sudiste en un véritable trip hypnotique.
En quinze ans de carrière, Jeff Wadlow n’a rien perdu de la flamme qui l’animait à ses débuts en 2005, avec le teen movie Cry Wolf. Ce cinéaste dynamique âgé de 43 ans revient sur le devant de la scène avec Nightmare Island, une production Jason Blum avec laquelle il cherche à offrir au spectateur une aventure à la fois originale et intense.
Adam B. Stein et Zach Lipovsky étaient au PIFFF en décembre 2018 pour défendre Freaks, leur premier long-métrage, qui a raflé pas moins de trois récompenses. Nous en avons profité pour parler avec eux de la conception de ce film de SF dont
le budget s’avère inversement proportionnel aux ambitions affichées à l’écran.
À eux deux, ils ont nourri l’imaginaire de plusieurs générations à coups de bédés pharaoniques bourrées de visions dantesques que le cinéma leur envie. Alors que Philippe Druillet, légende vivante ayant tracé sa route dans Pilote et Métal Hurlant, chapeaute la nouvelle aventure de son personnage culte Lone Sloane (Babel, le 8 janvier chez Glénat, cf. encadré), Olivier Ledroit, à qui l’on doit des titres majeurs comme Chroniques de la lune noire ou Requiem : chevalier vampire, vient de conclure la trilogie Wika (également chez Glénat), relecture du mythe des fées en mode fantasy furieuse
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Mickey Keating est pourtant l’un des réalisateurs les plus actifs de la scène indépendante américaine. Auteur de de cinq longs-métrages en cinq ans, ce cinéaste formé à l’école Glass Eye Pix revisite avec nous une filmographie particulièrement hétéroclite.
Au sortir du succès phénoménal de Your Name, Makoto Shinkai semble avoir abordé son nouveau film sans pression aucune, seulement armé
de la volonté de raconter son histoire de la façon la plus pertinente possible.
En seulement deux films, l’Américain Robert Eggers s’est déjà fait un nom dans l’univers très (trop ?) rigide du cinéma de genre. Il faut dire qu’à l’instar d’un Ari Aster (Midsommar), d’un Trey Edward Shults (It Comes at Night) ou d’un Babak Anvari (Under the Shadow), l’auteur de The Witch n’hésite pas à tordre le cou aux conventions pour mieux laisser s’exprimer sa singulière sensibilité. Une démarche que le cinéaste revendique ici, sans pour autant sombrer dans l’autosatisfaction.
Le 6 novembre dernier, Carlotta rééditait une version mise à jour des passionnants entretiens avec Brian De Palma menés par Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud. Le 18 décembre prochain, Lucasfilm clôturera avec Star Wars : l’ascension de Skywalker une saga entamée il y a 42 ans. Cette actualité en split screen nous permet de jeter un coup de projecteur sur un artiste aussi discret qu’incontournable : monteur de Carrie au bal du diable, La Guerre des étoiles (qui lui vaut un Oscar), L’Empire contre-attaque, Blow Out ou encore Mission : Impossible – protocole fantôme, Paul Hirsch a accepté de revenir pour nous sur ses collaborations mythiques avec Brian De Palma et George Lucas.
L’auteur de First Love, le dernier yakuza reste un étonnant mélange de traditionaliste invétéré et de créateur délirant. Sur une plage de Cannes, il nous a ainsi tenu des propos très conservateurs sur la société et le cinéma japonais, tout en éclairant les collisions d’atmosphères et les sinuosités narratives qui font l’intérêt de la plupart de ses films.
Le coproducteur anglais de First Love, le dernier yakuza est une véritable légende du métier, globe-trotter infatigable qui a monté des projets aux quatre coins du monde tout en accompagnant les oeuvres les plus gonflées de nombreux cinéastes : Takashi Miike, mais aussi Nicolas Roeg, Nagisa Ôshima, David Cronenberg, Bernardo Bertolucci et tant d’autres.
Lors de l’édition 2018 du PIFFF, nous avons rencontré le producteur de In Fabric, qui est également le compagnon de route de réalisateurs comme Ben Wheatley ou Jim Hosking. L’Anglais nous retrace une démarche farouchement indépendante, née il y a 20 ans dans l’effervescence des festivals spécialisés et de la redécouverte du cinéma bis des seventies.
Même pour ses fans les plus ardents, reconstruire l’énigme Sono Sion à travers ses oeuvres s’avérait mission quasi impossible. Le livre de Constant Voisin paru chez Rouge Profond, Sono Sion et l’exercice du chaos, réussit l’exploit de répondre à toutes les questions posées par la filmographie la plus génialement branque de ce siècle, et sans doute du précédent.
Après avoir squatté la couverture du numéro 313 à l’occasion des Derniers Jedi, Rian Johnson revient dans les pages de Mad Movies pour évoquer la genèse de son nouveau long-métrage, un whodunit qui surprend surtout par des résonances politiques acides et une épaisseur émotionnelle rare. À lire évidemment, de préférence, APRÈS avoir vu le film.
L’auteur de In Fabric nous explique comment il s’applique à exagérer les aspects les plus bizarres de la réalité – comme ses souvenirs des grands magasins du type La Samaritaine – pour aboutir à un mélange d’onirisme et d’absurde qui n’appartient qu’à lui.
Quinze ans que Brad Anderson ne s’était pas exprimé dans les pages de Mad Movies ! Une hérésie que nous corrigeons enfin avec cet entretien où le talentueux réalisateur de Session 9 et The Machinist évoque les aspects saillants d’une carrière majoritairement placée sous le signe de la peur et de la paranoïa. Ce que vient confirmer La Fracture, son dernier effort en date, récemment mis en ligne sur Netflix. Des propos à ne surtout pas lire avant d’avoir vu le film…
En pleine préparation de la saison 2 de Maroni, les fantômes du fleuve pour Arte, Olivier Abbou prend le temps de défendre le successeur tardif de son premier long-métrage.
Après avoir connu le plus gros succès commercial de sa carrière grâce à Venom, Ruben Fleischer revient à un cinéma plus modeste pour les besoins de l’arlésienne Retour à Zombieland.
Depuis le premier Zombieland, Reese et Wernick n’ont pas chômé : G.I. Joe : conspiration, les deux Deadpool, Life : origine inconnue… Des travaux sur lesquels ces deux amis d’enfance ont tout fait pour conserver leur style en se concentrant sur l’essentiel : le traitement des personnages.
Assistant réalisateur et réalisateur de seconde équipe de renom, Adrian Grunberg a contribué à Traffic de Steven Soderbergh,
Man on Fire de Tony Scott, Sense8 des Wachowski ou encore Apocalypto de Mel Gibson. Il est fort probable que ce dernier, bad guy en chef dans Expendables 3, ait soufflé à Sly le nom du réalisateur, dont l’unique fait d’armes en solo avant Rambo: Last Blood était le direct-to-video gibsonien Kill the Gringo…
À partir du 9 octobre, la Cinémathèque française organise une ample exposition « Vampires, de Dracula à Buffy », accompagnée de la publication d’un catalogue et d’un cycle de projections. Matthieu Orléan, le commissaire de l’expo nous en détaille les cinq parties principales, tout en signalant les pièces à ne pas rater.
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Si Troll Hunter pâtissait de son statut de found footage, The Jane Doe Identity aura démontré l’étendue du répertoire du Norvégien André Øvredal, un enfant des années 80 qui évite, contrairement à d’autres, de se complaire dans la citation opportuniste.
C’est au NIFFF que nous avons rencontré les deux amis et collègues de longue date Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho. Bandits brésiliens,amour du genre, et une pincée de politique furent au menu de la discussion.