Depuis maintenant plus de dix ans, la saga des Ip Man s’est imposée comme la locomotive du cinéma d’arts martiaux chinois et a définitivement consacré Donnie Yen au rang de superstar mondiale de l’action. Cette biographie en quatre volets couvre 40 ans d’Histoire à travers la vie d’un maître de wing chun resté longtemps dans l’ombre de Bruce Lee, son disciple le plus célèbre. Une saga qui synthétise à elle seule les évolutions qu’a connues le cinéma de Hong Kong.
Stuart Gordon nous a quittés le 24 mars 2020 à l’âge de 72 ans. Il laisse derrière lui une oeuvre unique, qui a marqué à jamais l’Histoire du cinéma fantastique. Pour lui rendre hommage, nous avons décidé de ressortir de nos archives un entretien inédit avec le maître, enregistré à l’occasion de Stuck (2007) et de la série Masters of Horror.
Le wu xia pian (littéralement « film de héros martial » en chinois, plus communément traduit par « film de sabre chinois ») ne s’est pas contenté d’honorer l’antique tradition du récit chevaleresque. Son influence a élevé les exigences artistiques et techniques des industries hongkongaise, chinoise et taïwanaise. Toujours aussi précurseur aujourd’hui, le genre se trouve cependant au coeur d’une bataille rhétorique décisive. La sortie en VOD de Shadow (en attendant sa future édition labellisée HK vidéo), le dernier wu xia pian de Zhang Yimou, impose une mise en perspective.
Grâce à lui, Chapeau melon et bottes de cuir est devenu une fiction innovante, en phase avec son temps, culte dès sa diffusion. Autodidacte à peine scolarisé, le scénariste Brian Clemens a marqué le fantastique britannique, aussi bien sur le petit écran que sur le grand, où il a notamment contribué à façonner la légende Hammer.
Les films de chasse à l’homme se suivent, se ressemblent, se reniflent le derrière et se battent entre eux comme si leur vie en dépendait. Ce genre métaphorique par excellence ne peut s’empêcher de susciter, même chez les tâcherons les moins inspirés, des commentaires éloquents sur les sociétés qui les inspirent.
La crise inédite que nous traversons a bien sûr été accompagnée de son lot de théories complotistes, désignant par exemple Bill Gates comme une sorte d’Antéchrist voulant implanter des puces microscopiques dans le corps des citoyens américains via d’éventuels vaccins. L’idée est suffisamment stupide pour avoir fait le tour du globe… pardon, de la Terre plate. Délires conspirationnistes mis à part, le Grand Confinement aura permis à de nombreux chefs d’État de multiplier les manoeuvres politiques, et les corporations ont augmenté leur capital de plusieurs dizaines de milliards sur le dos de leurs fidèles consommateurs. Cette ambiance délétère nous a inspiré un focus sur le cinéma de genre paranoïaque qui n’avait, étrangement, jamais fait l’objet d’un dossier dans les pages de Mad.
C’est terrible, mais il nous faut faire le deuil du cinéma de Hong Kong tel que nous avons appris à l’aimer dans les années 1990. Les productions de qualité issues de l’archipel se raréfient dangereusement au fil des ans… mais une alternative existe. Les catalogues de VOD cachent en leur sein des merveilles bourrines, novatrices, politiques, exaltantes, too much, et parfois tout en même temps. Leur point commun ? Leur pays d’origine. Cinéphiles en manque, l'Inde n’attend plus que vous.
Durant les sept ans que couvre sa filmographie, William Girdler a réalisé neuf longs-métrages. Une cadence infernale mue par la certitude que, son grand-père ayant rendu l’âme à 60 ans et son père à 40, ses jours étaient comptés. Aucun chef d’oeuvre à son palmarès, mais des séries B plus ou moins réussies, toujours motivées par une forte envie de cinéma.
Le cinéma n’a pas attendu le réchauffement climatique pour faire son beurre sur les menaces existentielles pesant sur l’Humanité. Mais que se passe-t-il, pour le genre phare de l’imaginaire et de tous les possibles, quand la réalité le dépasse sur le terrain de l’alarmisme ? Tour d’horizon de la contre-attaque par la (science) fiction, des ricanements de Black Mirror aux mises en abyme vertigineuses de Westworld, en passant par toutes les nuances de pré-apocalypse.
Certainement pas un grand réalisateur mais, dans l’Histoire du cinéma de genre, il finit par compter à force de creuser avec une volonté farouche les mêmes sillons, en dépit de récits et de moyens anémiques. Bloqué dans les années 1950, Bert I. Gordon est cet artisan bientôt centenaire.
Underwater de William Eubank renoue avec un grand motif du film de monstre : l’exploration des grands fonds marins. Avec toujours ce même message : ne descendez pas trop profond, vous risqueriez de réveiller des choses visqueuses (et souvent lubriques).
Quatre-vingt-sept ans séparent Invisible Man de Leigh Whannell du long-métrage matriciel de James Whale produit par Universal. En près d’un siècle, l’Homme invisible a certes connu de nombreuses évolutions, mais il s’est toutefois montré plus discret que ses compagnons vampires et loups-garous. Retour sur une icône à part du fantastique, dont la nature anti-cinématographique peut mettre en péril les réalisateurs les plus accomplis.
L’un des plus grands artistes de l’Histoire de la science-fiction nous a quittés le 30 décembre dernier, avant que ne s’écoule l’année diégétique de Blade Runner. Entré dans la légende grâce à ses collaborations inouïes avec Robert Wise, Douglas Trumbull, Ridley Scott, James Cameron ou plus récemment Brad Bird, Syd Mead a tapissé notre imaginaire de visions monumentales. Cet humble hommage nous semblait proprement indispensable.
La mise en ligne sur Netflix de la mini-série Dracula nous a amenés à nous poser de nombreuses questions. La figure du vampire est-elle toujours pertinente aujourd’hui ? Quel bilan tirer du traitement du mythe au cinéma depuis, disons, la saga Twilight ? La décennie qui s’ouvre promet-elle de nouvelles mutations ? Retrouve-t-on encore des traces des oeuvres classiques dans le genre à l’heure actuelle ? Voici quelques éléments de réponse.
John Carpenter, Wes Craven, George Romero. Quelle comédienne peut afficher un tel tiercé gagnant ? Son nom : Adrienne Barbeau. Qui, si elle n’avait pas succombé au charme du premier, aurait probablement connu une carrière très différente de celle qu’elle mène depuis 1978, l’année de leur rencontre.
Sorti il y a quatre ans et demi, le monument de George Miller a donc été élu par la rédaction de Mad Movies comme LE film des années 2010. Nous avons décidé de nous pencher une dernière fois (?) sur cette monstrueuse proposition de cinéma, et d’expliquer en cinq points son importance décisive dans l’Histoire du 7e Art.
Faut-il désespérer de la dégradation du paysage cinématographique mondial comme du sort de l’Humanité ? L’année Mad 2020 repose pour le moment sur une illusion de la prudence, un tassement de la politique de terre brûlée inflationniste, comme pour faire reculer la peur de l’effondrement et de l’évolution des mentalités.
Par ces temps agités, les traditions nous permettent de garder un cap, de conserver une once de certitude au milieu de cette éternelle tempête qu’est devenu le monde… Trêve de poésie, qui dit janvier dit bilan, et qui dit bilan dit débat acharné ! La rédaction s’est donc à nouveau réunie pour analyser les tendances de l’année écoulée et commenter les grands gagnants et perdants de 2019. Et pour fêter cette nouvelle décennie, petite nouveauté avec un bilan des années 2010 dont s’extrait un grand vainqueur, disons… furieusement Mad.
Deux capitaines, deux légendes ! Réunis à l’écran en 1994 dans le film Star Trek : générations, William Shatner et Patrick Stewart se retrouvent dans les pages qui suivent. L’occasion de faire le point sur les nombreux développements en cours de la franchise spatiale la plus célèbre du petit écran, avec en premier lieu Star Trek: Picard, qui s’élancera fin janvier sur Amazon Prime.
Un réalisateur anglo-américain d’une absolue discrétion qui, fortement ébranlé par deux expériences difficiles, prendra finalement le chemin de la télévision. Pourtant, au cinéma, Le Métro de la mort, Réincarnations et le polar Vice Squad : descente aux enfers laissaient augurer une carrière riche et fournie…
L’un des auteurs les plus influents de l’Histoire du fantastique est aussi le plus compliqué à adapter à l’écran. C’est tout le paradoxe de l’oeuvre de H.P. Lovecraft, dont les écrits fascinent réalisateurs, illustrateurs et créateurs de jeux depuis des décennies. Le très excitant Color Out of Space de Richard Stanley, projeté ce mois-ci en ouverture du PIFFF, nous a semblé être l’occasion rêvée pour discuter avec des artistes ayant tenté de matérialiser l’univers du Reclus de Providence. Richard Stanley donc, mais aussi Christophe Gans, Brian Yuzna, Frédérick Raynal, François Baranger, le duo Justin Benson & Aaron Moorhead ainsi que Guillermo del Toro reviennent pour nous sur leur rapport au père de Cthulhu. Des confessions complétées par une sélection de 10 films dont l’obédience lovecraftienne tient parfois de l’évidence, et parfois du détail de prime abord microscopique, mais finalement tout à fait cosmique…
En salles depuis le 2 octobre dernier, Gemini Man de Ang Lee ne présente en 2D qu’un intérêt très relatif. En HFR 3D à 120 images par seconde (ou 3D+), l’oeuvre explore en revanche des thématiques passionnantes, son action hero se voyant littéralement menacé d’extinction par une technologie expérimentale. Le gap sensoriel et philosophique entre les deux versions est si saisissant qu’il nous a poussés, près de sept ans après Le Hobbit, à questionner en profondeur les enjeux du cinéma à haute fréquence, en attendant de voir ce que nous réserve James Cameron avec les suites d’Avatar…
Si David Warbeck est surtout connu pour sa participation à un film dénué de tout élément fantastique ou horrifique, ces genres n’ont cessé d’infuser sa filmographie, à travers des personnages stéréotypés auxquels il apporte un petit quelque chose qui fait toute la différence.
La ressortie en salles, sous l’égide de Solaris, de la première trilogie « zombiesque » de George Romero nous donne l'occasion de détricoter quelques lieux communs critiques autour d'une oeuvre pas si anti-conservatrice que ça…