Les prophéties d’anéantissement de l’Humanité sont aussi vieilles que les principaux textes religieux, avec pour étrange projet de maintenir l’harmonie par la menace de représailles divines. Dès lors que les avancées technologiques ont permis de concrétiser ces visions (avec comme exemple le plus récent l'Oppenheimer de Christopher Nolan, le 19 juillet en salle) , la fiction a pris le relai de la croyance pour entretenir ce que les politiciens de la Guerre froide ont appelé « l’équilibre de la terreur » – soit une certaine idée de la paix comme pis-aller pour éviter de plonger la planète dans un long hiver nucléaire
Loin de Boogie Nights, Larry Flynt ou Lovelace, le cinéma de genre pur et dur ne s’est jamais privé de flirter avec le X, mais s’est plus rarement penché sur les différents aspects de son industrie.
Pendant 17 années cruciales pour l’essor d’un nombre invraisemblable de cinéphilies, Jean-Pierre Dionnet a ressuscité sur Canal+ de multiples pans du bis européen dans sa case de programmation nommée Cinéma de quartier. La sortie chez Carlotta Films/Badlands Édition d’un ouvrage rétrospectif consacré à l’émission fait redouter l’entreprise nostalgique, mais il n’en est rien. L’ouvrage remet habilement en perspective cet espace de liberté éditoriale unique, interroge le rapport à la transmission… sans oublier de lister plusieurs dizaines (centaines ?) de pépites à redécouvrir.
À l’échelle industrielle hollywoodienne, James Wan est une licorne : un créateur de tendances, capable de rebondir après une série d’échecs, de prendre les rênes de blockbusters mastodontes tout en supervisant les multiples séquelles et spin-offs des franchises initiées par ses soins. À la veille de la sortie du cinquième Insidious, à l’avant-veille de celle de La Nonne II, il convient de rappeler que derrière la machine de guerre bat un cœur sanguinolent, alimenté par un authentique amour du bis.
Ressortis depuis peu chez Les Films du camélia, trois films (La Chronique des pauvres amants, Storie di vita e malavita et San Babila : un crime inutile) dessinent le portrait de Carlo Lizzani, réalisateur franc-tireur qui a démontré que le grand cinéma néo-réaliste italien n’était pas incompatible avec les genres les plus mal famés.
À l’occasion de la sortie sur Prime Vidéo de la relecture sérielle du Faux-semblants de David Cronenberg, voyons double et penchons-nous sur la figure des jumeaux. Mais plutôt que de revenir sur les films présents dans n’importe quel best of de la gémellité horrifique (du Faux-semblants précité à Basket Case en passant par le récent Goodnight Mommy), il nous a semblé plus opportun de nous attarder sur des titres plus méconnus ou pas assez célébrés. Mais attention aux spoilers !
Début 2022, Colin Farrell disparaissait sous les traits d’un mafieux balafré et obèse dans The Batman. Un an plus tard, Brendan Fraser affiche 300 kg d’émotion et de graisse dans The Whalede Darren Aronofsky. Toutes deux nommées aux Oscars face à Elvis, À l’Ouest, rien de nouveauet Black Panther: Wakanda Forever, ces métamorphoses nous donnent l’occasion de nous pencher sur l’art du maquillage réaliste, sur lequel plane encore aujourd’hui l’ombre de géants tels que Dick Smith, Rick Baker, Greg Cannom, Stan Winston ou Ve Neill…
Plus que toute autre mégapole américaine, New York est une véritable ville-monde, un agrégat mouvant et insaisissable de multiples cultures et évolutions sociétales dont le cinéma de genre a su se faire le témoin privilégié. Pour bien préparer la délocalisation de la franchise Scream dans les rues de la ville qui ne dort jamais, rien de tel qu’une petite visite guidée dans ses œuvres miroirs les plus emblématiques, en compagnie de New-Yorkais de souche ou de cœur.
Dans les villes, dans les campagnes, sur tous les continents, les bandes de jeunes terrorisent les honnêtes gens. Derrière leur bagout de mauvaises filles et de mauvais garçons, des voyous défient l’ordre établi et menacent l’équilibre de vos foyers. Bientôt, si rien n’est fait pour les arrêter, vos propres enfants porteront des vestes en cuir et fumeront des clopes. Analyse d’un sous-genre de retour dans nos salles avec les sorties imminentes des français Les Rascals et Apaches…
Starship Troopers sort en France le 21 janvier 1998. Étouffé dans l’œuf par le phénomène Titanic, cette farce politique visionnaire doit rapidement faire face à une campagne de dénigrement absurde, Paul Verhoeven étant pointé du doigt pour apologie du fascisme ; un traitement indigne que les années auront permis de corriger. Ayant prédit le 11 septembre, la montée de la désinformation sur le Net et les dérives sectaires du XXIe siècle, Starship Troopers méritait bien que l’on retrace sa passionnante histoire à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire.
Et voici notre traditionnel papotage au coin du feu, durant lequel la Mad Team revient sur l’année cinématographique écoulée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que 2022 nous a largement donné de quoi papoter, et que le Top de la rédac reflète cette année étonnante à plus d’un titre.
Tout au long des nombreuses mutations de l’industrie cinématographique, des pellicules sorties du néant, sleepers pour les intimes, sont parvenues à s’extirper du lot de manière aussi fracassante qu’inattendue. Vivez la saga de ces films somnambules qui ont parfois amassé des sommes faramineuses.
Les succès surprise de Smile et Barbare ou le passage de Michael Myers à la concasseuse dans Halloween Ends ne sont que les parties émergées de l'iceberg horrifique, actuellement soumis à un changement climatique colossal. Des observateurs aux premières loges reviennent pour nous sur ces mutations structurelles de notre genre de prédilection, à l’aube de lendemains qui chantent… plus ou moins faux.
Si la folie consiste à recommencer toujours la même chose en s’attendant à un résultat différent, reproduire ad nauseam les mêmes schémas tout en espérant un résultat similaire n’est-il pas tout aussi dément ? À l’approche des bilans de fin d’année, faut-il se réjouir du rebond du box-office quand celui-ci n’est rempli que de licences artistiquement essorées ? A-t-on vraiment besoin d’un onzième Hellraiser ? Tant de questions rhétoriques, autant de réponses de mauvaise foi et de raccourcis à main armée.
À l’occasion de la sortie en Blu-ray de deux films adaptés des Contes de la crypte et de la diffusion du Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro sur Netflix, nous avons eu envie de célébrer les délices des anthologies horrifiques télévisées, exercice hérité de La Quatrième dimension et qui a bercé nos nuits blanches dès le début des années 1980. Revisitons ces heures glorieuses avec une sélection des épisodes les plus mémorables des séries emblématiques du genre.
Il faut bien l’admettre : avant Game of Thrones, la fantasy était un peu à l’étroit sur le petit écran. Reste que la télévision nous a offert quelques beaux souvenirs en la matière et que la diffusion du Seigneur des Anneaux : les Anneaux de pouvoir (sur Prime) et House of the Dragon (sur OCS) nous offre le prétexte idéal pour les évoquer dans les grandes largeurs.