Cette suite très attendue rend-elle justice au roman tentaculaire de Stephen King, ou cède-t-elle au formatage souvent imposé à l’horreur par les grands studios ? Hum… les deux, mon général. Essayons donc de trier le bon grain de l’ivraie.
Après Horns et La 9e vie de Louis Drax, Alexandre Aja revient à l’horreur nerveuse et au suspense éprouvant avec une pure série B qui impressionne autant par la nervosité de son action que par sa rigueur d’écriture. Un modèle du genre ? Affirmatif !
Après une tournée triomphale en festivals, récompensée notamment par le Grand Prix du PIFFF 2017, Ils reviennent… (aussi connu sous le titre de Tigers Are Not Afraid) sort enfin dans les salles françaises. S’il reste dans l’ombre des films de fantôme de Guillermo del Toro, le long-métrage est une proposition de fantastique courageuse, qui mériterait d’attirer le public estival entre deux blockbusters.
Si son pitch évoque le point de départ d’un quelconque spin-off de Hostel, Midsommar, le second film d’Ari Aster, tord le cou aux conventions en lorgnant du côté de la comédie noire et du conte de fées pour adultes. Un mélange détonnant pour une oeuvre fascinante.
Expérience sensorielle dont les choix de mise en scène radicaux ont provoqué la colère de nombreux « fans » (c’est presque une qualité, en ces temps de conformisme quasi contractuel), le Godzilla de Gareth Edwards a rencontré un succès inespéré au box-office, poussant Warner Bros. et Legendary Pictures à créer un très opportuniste « MonsterVerse ». Confiée à Michael Dougherty, l’inévitable séquelle s’éloigne heureusement du traitement anecdotique et bêtement transitoire de Kong : Skull Island…
Avec ce premier long-métrage, le Français Quarxx refuse tout effet de mode en choisissant d’illustrer le quotidien peu engageant d’un ouvrier rongé par la culpabilité suite à un accident familial dont il porte la responsabilité. Une approche à hauteur d’homme qui n’hésite pas à lorgner du côté de la science-fiction lors d’un dernier acte où le cinéaste explore son sujet avec une foi sans faille.
Fraîchement accueilli par la critique US, le nouveau film de Rupert Wyatt parvient pourtant, avec 25 petits millions de dollars de budget, à se hisser sans peine dans le cercle trop fermé des bijoux contemporains de la SF mature. Une réussite qu’il doit en partie à un vénérable héritage cinématographique intelligemment recyclé…
La fillette apeurée en couverture du mois dernier préfiguraitelle la réaction de la Mad Team lors de la projection de Us ? Jordan Peele a-t-il confirmé les espoirs placés en lui après le phénomène Get Out ? Ou n’était-ce que le coup de bol d’un petit malin dont le second film prouve la vacuité ? Toutes ces questions trouveront réponse dans le débat (forcément bourré de spoilers) qui suit : vous n’avez plus qu’à lire !
Guillermo del Toro et Ron Perlman auront bien tenté de mettre sur pied un troisième Hellboy à maintes reprises, mais le duo se sera heurté à plusieurs obstacles infranchissables : l’impossibilité pour Selma Blair de reprendre son rôle, la frilosité d’Universal Pictures face à un devis pharaonique, et surtout le protectionnisme de Mike Mignola, qui préfèrera confier son bébé à Neil Marshall début 2017. Si l’on peut regretter que la trilogie de del Toro soit vouée à ne jamais connaître de conclusion, ce reboot serialesque et ultra sanglant vaut infiniment mieux que ce que l’on osait en attendre… [Attention, cet article contient des spoilers]
Attention, préparez-vous au choc. Vendu comme une bête de festival pensée pour faire le buzz, Ne coupez pas ! s’impose comme le meilleur film de morts-vivants depuis Diary of the Dead de George Romero et Vote ou crève de Joe Dante (un épisode brillant de la série Masters of Horror). Ce ballet horrifique en provenance du Japon méritait bien une longue analyse.
C’est partagés entre l’espoir et la crainte que nous avons attendu cette relecture du ténébreux film de Mary Lambert par les réalisateurs de Starry Eyes… Au final, la visite du Simetierre des animaux imaginé par Stephen King aura divisé la Mad Team au point de motiver le retour
du pour/contre…
Avec moins de deux millions d’euros en poche, une bande de jeunes Suédois balance un film catastrophe à tendance uchroniste fabriqué en quasi-autarcie. Un premier long sacrément impressionnant malgré des défauts de jeunesse qui en amoindrissent parfois l’impact. Mais qui n’ont pas empêché la bête de rafler trois prix (Prix du Jury ex aequo, Prix de la Critique et Prix du Jury Jeune) au dernier Festival de Gérardmer.
Avec Glass, M. Night Shyamalan clôt sa trilogie débutée il y a presque 20 ans avec Incassable, souvent considéré comme le
firmament de sa filmographie. Un événement qui délie bien sûr les langues de la rédaction tout au long d’un forum forcément bourré de spoilers.
À la fin des années 90, sur les conseils de son pote Guillermo del Toro, James Cameron découvre le manga Gunnm, intitulé Battle Angel Alita aux États-Unis. Après avoir acheté les droits, le cinéaste lance la série Dark Angel avec Jessica Alba, sorte de brouillon à petit budget de ce que sera son adaptation. Annoncé pour la première fois en 2003, puis ajourné au profit d’Avatar, Alita : Battle Angel renaît en 2015 sous l’impulsion de Robert Rodriguez, qui se propose de porter à l’écran le script de Cameron. Hallucinant, le produit fini valait bien 20 années de développement…
Imaginez un croisement entre Small Soldiers, Ed Wood, Forrest Gump et Inglourious Basterds, et vous n’aurez pas encore une idée suffisamment précise du projet dans lequel Robert Zemeckis a décidé de se lancer. Conceptuellement kamikaze en ces temps de comic-book movies à la pelle, Bienvenue à Marwen déploie des outils de blockbuster pour les besoins d’un drame très personnel…
Bien moins connu des fans de Hayao Miyazaki que les mastodontes Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke ou Le Voyage de Chihiro, Le Château de Cagliostro sort pour la première fois dans les salles hexagonales 40 ans après sa création. L’occasion de constater que dès son premier long-métrage, le cinéaste japonais affirmait sa personnalité en tordant (trahissant ?) un univers codifié pour le faire correspondre à sa vision du monde. Avec à la clé un idéal de film d’aventure merveilleux.
Formé chez les Digimon (dont il avait réalisé le long-métrage en 2000), Mamoru Hosoda s’est envolé dans les hautes sphères de l’animation japonaise en 2006, avec le sublime La Traversée du temps. À raison d’un film tous les trois ans, le cinéaste s’est peu à peu métamorphosé en Spielberg japonais. Les attentes autour de Miraï, ma petite soeur étaient par conséquent démesurées, et brouilleront peut-être la lecture d’une oeuvre plus « simple » qu’à l’accoutumée…
Des films se déroulant entièrement sur un écran d’ordinateur : on pouvait penser que le procédé, à l’instar d’autres modes (allô, le found footage, t’es encore vivant ?), serait un simple feu de paille. Mais cet Unfriended deuxième du nom, tendu de bout en bout, laisse penser qu’on est loin d’en avoir fini avec cette invention de l’hyperactif Timur Bekmambetov.
Qu’on se le dise, la distribution cinématographique et les lois du marché dictées à la fois par les studios et le grand public n’ont plus aucun sens. Difficile de ne pas être aussi alarmiste lorsqu’un film de la qualité de Cold Skin doit se contenter, en guise de première exploitation française, d’une diffusion sur Canal+ et d’un mois de disponibilité en VOD. En attendant le Blu-ray en janvier prochain, cette « sortie » française nous permet au moins de décrypter cette fausse série B transcendée par un bagage littéraire inattendu.
Une production J.J. Abrams qui donne les moyens à un jeune réalisateur de mettre en scène des zombies nazis en pleine Seconde Guerre mondiale ? Et ça sort dans les salles françaises ? Vous ne rêvez pas : Overlord signe avec panache le retour de la série B cossue et décomplexée, genre rendu moribond par l’hypertrophie budgétaire et l’atrophie créative qui règnent aujourd’hui à Hollywood…
Cinq ans après Nymphomaniac, Lars von Trier remet le couvert dans la transgression et livre un film de serial killer dont la hargne teigneuse fait plaisir – et parfois mal – à voir.
Il fallait bien un forum pour faire le point sur les tares et mérites du retour controversé de Michael Myers, dans une suite du classique de John Carpenter qui tire un trait sur le reste de la franchise. Fausse bonne idée ou vrai coup de génie ? On vous dit tout, et plus encore…
Revisiter le plus argentien des films de Dario Argento ? Blasphème. Le confier à un cinéaste chouchou de l’intelligentsia branchée ? Trahison. Obtenir, au final, un Suspiria 2018 absolument… passionnant ? Confusion, tout d’abord. Puis bonheur intense de constater que, dans le marasme créatif qui englue l’horreur (et plus largement le cinéma) moderne, on peut encore être surpris face à une entreprise aussi mercantile que le remake d’un classique intouchable et absolu.
Mort tragique, deuil et fantômes… Tels sont les ingrédients du rayon de soleil de cette rentrée 2018, conte initiatique tiré d’une série de romans pour la jeunesse ultra populaire au Japon, et confié à un vétéran discret dont l’apparente placidité cache des trésors de subtilité…