In Fabric, le nouveau long-métrage de Peter Strickland, ouvre ses univers fétichistes repliés sur eux-mêmes vers un ailleurs foisonnant. En un savoureux pied de nez à l’austérité de ses débuts, le réalisateur de The Duke of Burgundy s’autorise même une lampée d’humour.
Le retour du vétéran John Rambo a bien sûr mis la rédaction sur le pied de guerre, et la sortie de projection fut suffisamment agitée pour qu’une discussion – forcément à couteaux tirés – s’impose. Ou comment Rambo: Last Blood a transformé la cave de Mad – où nous effectuons ces conciliabules – en véritable zone de guerre.
Glorieuse réminiscence de cette époque où le cinéma de genre français osait s’emparer des sujets de société les plus brûlants, le second long-métrage d'Olivier Abbou ramène enfin un peu d’incorrection dans un paysage devenu trop sage.
Tallahassee, Little Rock, Columbus et Wichita reviennent enfin avec une séquelle qui préfère conserver l’ADN du film original au lieu de jouer la carte du bigger & louder, même si Retour à Zombieland aurait sûrement gagné à se montrer plus audacieux pour s'imposer avec le même panache que son grand frère.
Cette suite très attendue rend-elle justice au roman tentaculaire de Stephen King, ou cède-t-elle au formatage souvent imposé à l’horreur par les grands studios ? Hum… les deux, mon général. Essayons donc de trier le bon grain de l’ivraie.
Célébrant les noces barbares du cinéma d’auteur brésilien, du western italien et de John Carpenter, ce film hors normes jongle avec les tonalités et les espaces pour créer une partie de cache-cache aussi sarcastique que sanglante.
Après la jungle de The Lost City of Z, James Gray explore les confins de l’espace dans un film d’auteur spectaculaire et paradoxal qui semble parfois entrer en lutte contre lui-même. Un objet d’autant plus passionnant qu’il est devenu, sans le vouloir, l’un des enjeux majeurs d’un récent bouleversement industriel hollywoodien…
Après une première impression post-cannoise délivrée dans notre numéro d’été, nous avons tenu à revisiter collégialement le monument érigé par Quentin Tarantino afin d’explorer les subtilités et les contradictions de cette oeuvre somme.
Fort logiquement, il convient de commencer par un « il était une fois… ».
Dérobant un vieux livre dans une maison réputée hantée, un groupe d’adolescents libère une force destructrice sur leur ville, émanant de l’imagination d’un fantôme revanchard. Imbibé de l’ADN de Guillermo del Toro, Scary Stories ressuscite un cinéma d’horreur familial que l’on croyait perdu depuis l’époque de Poltergeist.
Si son pitch évoque le point de départ d’un quelconque spin-off de Hostel, Midsommar, le second film d’Ari Aster, tord le cou aux conventions en lorgnant du côté de la comédie noire et du conte de fées pour adultes. Un mélange détonnant pour une oeuvre fascinante.
Après une tournée triomphale en festivals, récompensée notamment par le Grand Prix du PIFFF 2017, Ils reviennent… (aussi connu sous le titre de Tigers Are Not Afraid) sort enfin dans les salles françaises. S’il reste dans l’ombre des films de fantôme de Guillermo del Toro, le long-métrage est une proposition de fantastique courageuse, qui mériterait d’attirer le public estival entre deux blockbusters.
Après Horns et La 9e vie de Louis Drax, Alexandre Aja revient à l’horreur nerveuse et au suspense éprouvant avec une pure série B qui impressionne autant par la nervosité de son action que par sa rigueur d’écriture. Un modèle du genre ? Affirmatif !
Expérience sensorielle dont les choix de mise en scène radicaux ont provoqué la colère de nombreux « fans » (c’est presque une qualité, en ces temps de conformisme quasi contractuel), le Godzilla de Gareth Edwards a rencontré un succès inespéré au box-office, poussant Warner Bros. et Legendary Pictures à créer un très opportuniste « MonsterVerse ». Confiée à Michael Dougherty, l’inévitable séquelle s’éloigne heureusement du traitement anecdotique et bêtement transitoire de Kong : Skull Island…
Avec ce premier long-métrage, le Français Quarxx refuse tout effet de mode en choisissant d’illustrer le quotidien peu engageant d’un ouvrier rongé par la culpabilité suite à un accident familial dont il porte la responsabilité. Une approche à hauteur d’homme qui n’hésite pas à lorgner du côté de la science-fiction lors d’un dernier acte où le cinéaste explore son sujet avec une foi sans faille.
C’est partagés entre l’espoir et la crainte que nous avons attendu cette relecture du ténébreux film de Mary Lambert par les réalisateurs de Starry Eyes… Au final, la visite du Simetierre des animaux imaginé par Stephen King aura divisé la Mad Team au point de motiver le retour
du pour/contre…
Fraîchement accueilli par la critique US, le nouveau film de Rupert Wyatt parvient pourtant, avec 25 petits millions de dollars de budget, à se hisser sans peine dans le cercle trop fermé des bijoux contemporains de la SF mature. Une réussite qu’il doit en partie à un vénérable héritage cinématographique intelligemment recyclé…
La fillette apeurée en couverture du mois dernier préfiguraitelle la réaction de la Mad Team lors de la projection de Us ? Jordan Peele a-t-il confirmé les espoirs placés en lui après le phénomène Get Out ? Ou n’était-ce que le coup de bol d’un petit malin dont le second film prouve la vacuité ? Toutes ces questions trouveront réponse dans le débat (forcément bourré de spoilers) qui suit : vous n’avez plus qu’à lire !
Attention, préparez-vous au choc. Vendu comme une bête de festival pensée pour faire le buzz, Ne coupez pas ! s’impose comme le meilleur film de morts-vivants depuis Diary of the Dead de George Romero et Vote ou crève de Joe Dante (un épisode brillant de la série Masters of Horror). Ce ballet horrifique en provenance du Japon méritait bien une longue analyse.
Guillermo del Toro et Ron Perlman auront bien tenté de mettre sur pied un troisième Hellboy à maintes reprises, mais le duo se sera heurté à plusieurs obstacles infranchissables : l’impossibilité pour Selma Blair de reprendre son rôle, la frilosité d’Universal Pictures face à un devis pharaonique, et surtout le protectionnisme de Mike Mignola, qui préfèrera confier son bébé à Neil Marshall début 2017. Si l’on peut regretter que la trilogie de del Toro soit vouée à ne jamais connaître de conclusion, ce reboot serialesque et ultra sanglant vaut infiniment mieux que ce que l’on osait en attendre… [Attention, cet article contient des spoilers]
Avec moins de deux millions d’euros en poche, une bande de jeunes Suédois balance un film catastrophe à tendance uchroniste fabriqué en quasi-autarcie. Un premier long sacrément impressionnant malgré des défauts de jeunesse qui en amoindrissent parfois l’impact. Mais qui n’ont pas empêché la bête de rafler trois prix (Prix du Jury ex aequo, Prix de la Critique et Prix du Jury Jeune) au dernier Festival de Gérardmer.
Avec Glass, M. Night Shyamalan clôt sa trilogie débutée il y a presque 20 ans avec Incassable, souvent considéré comme le
firmament de sa filmographie. Un événement qui délie bien sûr les langues de la rédaction tout au long d’un forum forcément bourré de spoilers.
À la fin des années 90, sur les conseils de son pote Guillermo del Toro, James Cameron découvre le manga Gunnm, intitulé Battle Angel Alita aux États-Unis. Après avoir acheté les droits, le cinéaste lance la série Dark Angel avec Jessica Alba, sorte de brouillon à petit budget de ce que sera son adaptation. Annoncé pour la première fois en 2003, puis ajourné au profit d’Avatar, Alita : Battle Angel renaît en 2015 sous l’impulsion de Robert Rodriguez, qui se propose de porter à l’écran le script de Cameron. Hallucinant, le produit fini valait bien 20 années de développement…
Imaginez un croisement entre Small Soldiers, Ed Wood, Forrest Gump et Inglourious Basterds, et vous n’aurez pas encore une idée suffisamment précise du projet dans lequel Robert Zemeckis a décidé de se lancer. Conceptuellement kamikaze en ces temps de comic-book movies à la pelle, Bienvenue à Marwen déploie des outils de blockbuster pour les besoins d’un drame très personnel…
Bien moins connu des fans de Hayao Miyazaki que les mastodontes Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke ou Le Voyage de Chihiro, Le Château de Cagliostro sort pour la première fois dans les salles hexagonales 40 ans après sa création. L’occasion de constater que dès son premier long-métrage, le cinéaste japonais affirmait sa personnalité en tordant (trahissant ?) un univers codifié pour le faire correspondre à sa vision du monde. Avec à la clé un idéal de film d’aventure merveilleux.