Un oeil non exercé pourrait ne voir en The Hunt qu’une énième production Blumhouse s’inscrivant, comme tant d’autres avant elle, dans les traces du séminal Les Chasses du comte Zaroff. Mais le film de Craig Zobel, qui a littéralement traversé l’enfer avant d’enfin nous parvenir en VOD, est bien plus que ça : il fait partie de rares séries B horrifiques modernes à se montrer aussi incisives dans leur démonstration politique que dans leur approche frontale du genre. En d’autres termes : c’est une putain de bombe.
Nous en avions longuement discuté avec le réalisateur/scénariste Leigh Whannell dans le numéro précédent de Mad Movies, et il semblerait que nous ayons eu raison de parier sur ce nouvel Invisible Man. D’une efficacité assez sidérante, ce reboot du Monster Universe d’Universal confirme le talent du coauteur de Saw et Insidious, qui avait commencé à s’émanciper il y a deux ans de la renommée de James Wan grâce à l’excellent Upgrade.
Attention, rien à voir avec Tommy Wiseau : la chambre dont on vous parle aujourd’hui est un cas rare de science-fiction hardcore portée par l’imagination d’un cinéaste français. Réalisateur de Renaissance, un film d’animation dystopique et expressionniste qui ne nous avait pas laissés de marbre en 2006, Christian Volckman ressurgit donc avec un concept fort, au croisement des univers de Philip K. Dick et H.P. Lovecraft.
Auréolée de deux récompenses lors du dernier PIFFF (OEil d’Or du Meilleur Long-Métrage International et Prix des Lecteurs Mad Movies), cette véritable boule de nerfs pelliculée prend d’assaut les (petits) écrans français. L’occasion rêvée de disséquer les entrailles de la bête, dont l’apparente superficialité de « crowd-pleaser » malin cache peut-être des enjeux plus profonds...
C’est paradoxalement en revenant à la lettre du roman que l’auteur de Tale of Tales (mais aussi des brutaux Dogman et Gomorra) a réussi à retrouver les aspérités d’un mythe qui est loin d’être aussi niais qu’on le croit.
Après la parenthèse désenchantée du catch français des années 1960 avec Nos héros sont morts ce soir, David Perrault s’attaque à une autre montagne conceptuelle réputée infranchissable dans nos contrées : le western, mâtiné de fantastique qui plus est. Et le bougre relève le défi avec hardiesse.
Après le triomphe planétaire de Your Name, Makoto Shinkai reste campé sur ses acquis : des ados amoureux, un élément fantastique venu des cieux, de la pop galvanisante… Pourtant, sous ses atours de mécanique trop bien huilée, Les Enfants du temps marque l’entrée du cinéaste dans un domaine thématique plus adulte, et incontestablement passionnant.
Régulièrement, un film indépendant soulève une certaine effervescence dans le circuit des festivals internationaux, avant d’échouer chez nous directement en vidéo. Depuis sa première à Toronto, Freaks a remporté près d’une dizaine de trophées, et en dépit de son arrivée en France par la petite porte, il constitue l’un des premiers événements cinéphiliques de cette nouvelle année.
Trois ans après l’extraordinaire The Witch, Robert Eggers revient avec un nouvel objet filmique indescriptible. À mi-chemin entre le théâtre expérimental et l’expressionnisme allemand, et saupoudré d’un humour méta pour le moins inattendu, The Lighthouse va assurément diviser…
On espérait sans trop y croire le retour définitif de Takashi Miike, ex-enfant terrible du cinéma japonais devenu réalisateur de blockbusters clinquants. Après avoir couru les festivals (et notamment La Quinzaine des Réalisateurs de Cannes), son nouveau bébé sort dans nos salles. Bonne nouvelle, First Love, le dernier yakuza ressemble au « bip » tant espéré qui suit le son strident d’un encéphalogramme plat…
In Fabric, le nouveau long-métrage de Peter Strickland, ouvre ses univers fétichistes repliés sur eux-mêmes vers un ailleurs foisonnant. En un savoureux pied de nez à l’austérité de ses débuts, le réalisateur de The Duke of Burgundy s’autorise même une lampée d’humour.
Ceux qui voyaient Mike Flanagan comme un cinéaste gentillet vont en être pour leurs frais. Si elle se montre aussi rigoureuse que ses précédentes réalisations, sa suite du mythique Shining est une oeuvre au souffle puissant, un véritable champ de bataille psychique où l’auteur ne fait aucune concession.
Contrairement aux prophéties qui ont inondé les forums et les réseaux sociaux depuis sa sortie, Star Wars : épisode VIII - les derniers Jedi n’aura pas condamné la carrière de Rian Johnson. Réservant à ses détracteurs un message hilarant, sous la forme d’une diatribe adressée par Chris Evans à une foule hystérique, À couteaux tirés est clairement l’oeuvre d’un cinéaste en pleine possession de ses moyens, capable de ressusciter le genre désuet du whodunit auquel s’était heurté il y a deux ans un certain Kenneth Branagh…
Glorieuse réminiscence de cette époque où le cinéma de genre français osait s’emparer des sujets de société les plus brûlants, le second long-métrage d'Olivier Abbou ramène enfin un peu d’incorrection dans un paysage devenu trop sage.
Tallahassee, Little Rock, Columbus et Wichita reviennent enfin avec une séquelle qui préfère conserver l’ADN du film original au lieu de jouer la carte du bigger & louder, même si Retour à Zombieland aurait sûrement gagné à se montrer plus audacieux pour s'imposer avec le même panache que son grand frère.
Le retour du vétéran John Rambo a bien sûr mis la rédaction sur le pied de guerre, et la sortie de projection fut suffisamment agitée pour qu’une discussion – forcément à couteaux tirés – s’impose. Ou comment Rambo: Last Blood a transformé la cave de Mad – où nous effectuons ces conciliabules – en véritable zone de guerre.
Dérobant un vieux livre dans une maison réputée hantée, un groupe d’adolescents libère une force destructrice sur leur ville, émanant de l’imagination d’un fantôme revanchard. Imbibé de l’ADN de Guillermo del Toro, Scary Stories ressuscite un cinéma d’horreur familial que l’on croyait perdu depuis l’époque de Poltergeist.
Après une première impression post-cannoise délivrée dans notre numéro d’été, nous avons tenu à revisiter collégialement le monument érigé par Quentin Tarantino afin d’explorer les subtilités et les contradictions de cette oeuvre somme.
Fort logiquement, il convient de commencer par un « il était une fois… ».
Après la jungle de The Lost City of Z, James Gray explore les confins de l’espace dans un film d’auteur spectaculaire et paradoxal qui semble parfois entrer en lutte contre lui-même. Un objet d’autant plus passionnant qu’il est devenu, sans le vouloir, l’un des enjeux majeurs d’un récent bouleversement industriel hollywoodien…
Célébrant les noces barbares du cinéma d’auteur brésilien, du western italien et de John Carpenter, ce film hors normes jongle avec les tonalités et les espaces pour créer une partie de cache-cache aussi sarcastique que sanglante.
Cette suite très attendue rend-elle justice au roman tentaculaire de Stephen King, ou cède-t-elle au formatage souvent imposé à l’horreur par les grands studios ? Hum… les deux, mon général. Essayons donc de trier le bon grain de l’ivraie.
Après Horns et La 9e vie de Louis Drax, Alexandre Aja revient à l’horreur nerveuse et au suspense éprouvant avec une pure série B qui impressionne autant par la nervosité de son action que par sa rigueur d’écriture. Un modèle du genre ? Affirmatif !
Après une tournée triomphale en festivals, récompensée notamment par le Grand Prix du PIFFF 2017, Ils reviennent… (aussi connu sous le titre de Tigers Are Not Afraid) sort enfin dans les salles françaises. S’il reste dans l’ombre des films de fantôme de Guillermo del Toro, le long-métrage est une proposition de fantastique courageuse, qui mériterait d’attirer le public estival entre deux blockbusters.
Si son pitch évoque le point de départ d’un quelconque spin-off de Hostel, Midsommar, le second film d’Ari Aster, tord le cou aux conventions en lorgnant du côté de la comédie noire et du conte de fées pour adultes. Un mélange détonnant pour une oeuvre fascinante.
Expérience sensorielle dont les choix de mise en scène radicaux ont provoqué la colère de nombreux « fans » (c’est presque une qualité, en ces temps de conformisme quasi contractuel), le Godzilla de Gareth Edwards a rencontré un succès inespéré au box-office, poussant Warner Bros. et Legendary Pictures à créer un très opportuniste « MonsterVerse ». Confiée à Michael Dougherty, l’inévitable séquelle s’éloigne heureusement du traitement anecdotique et bêtement transitoire de Kong : Skull Island…