Dans le précédent numéro de Mad Movies, nous espérions que DERNIER TRAIN POUR BUSAN attire l’attention d’un distributeur français après une séance de minuit cannoise particulièrement survoltée. C’est chose faite : acheté par ARP, le film de zombies ferroviaire de Yeon Sang-ho s’apprête à éclabousser les salles françaises. On vous le garantit : le voyage justifie largement le prix du ticket.
La malédiction est brisée et l’extase retrouvée : la Belladonne de la tristesse, créature précieuse d’un cinéma pop et scandaleux, inonde les écrans français de ses larmes toxiques à l’occasion d’une restauration 4K événementielle.
Après la preview du précédent numéro, l’heure du verdict a sonné. Le « film d’horreur sans horreur » de Nicolas Winding Refn a livré ses secrets, et c’est un drôle d’animal, aussi déceptif qu’envoûtant, toujours prompt à séduire le spectateur pour mieux le frustrer par la suite.
L’été sera chaud avec la ressortie de cette aventure politico-mystique à base de vaudou, sortie en France en 1988 sous le titre L’EMPRISE DES TÉNÈBRES et que beaucoup considèrent tout bonnement comme le meilleur film de l’auteur des SCREAM.
Pur film de Noël sorti il y a près de six mois dans le reste du monde, KRAMPUS atterrit chez nous au début du printemps. Si la démarche manque de logique, nous sommes néanmoins soulagés de voir cette petite péloche horrifique échapper aux limbes du DTV
Nicolas Winding Refn aura attendu son dixième film pour enfin s’attaquer au genre horrifique, qu’il affectionne par-dessus tout. THE NEON DEMON, qui s’annonce comme une plongée hypnotico-sanglante dans les coulisses du rêve hollywoodien version fashion, va-t-il secouer l’intelligentsia cannoise comme l’avait fait DRIVE, ou rencontrera-t-il une indifférence polie à l’image du mal-aimé ONLY GOD FORGIVES ? En attendant la réponse dans nos salles le 8 juin, tentons, en compagnie du réalisateur lui-même et de sa directrice de la photo Natasha Braier, de délimiter un peu plus les contours d’un long-métrage aussi intrigant qu’insaisissable…
Absent des écrans de cinéma depuis une interminable décennie, Paul Verhoeven revient déclarer la guerre au politiquement correct : à près de 78 ans, le réalisateur hollandais tente l’aventure française avec un thriller magnifiquement teigneux, confirmant qu’en termes d’acuité subversive, l’homme n’a rien perdu de sa virtuosité.
Le cinéma de Ben Wheatley n’est pas du genre aimable : méchant, radical et naturellement provocant, le réalisateur de KILL LIST et TOURISTES écartèle les sensibilités et divise les troupes. Avec HIGH-RISE, place à une nouvelle bataille rangée entre « pro » et « anti ».
Révélé en 2014 par BLUE RUIN, Jeremy Saulnier revient en force avec un survival sanglant où des punks affrontent des néo-nazis dans une salle de concert transformée en forteresse noire. Gore’n’roll les amis !
Cet essai français de fantastique écolo a laissé la rédaction partagée. Mais il mérite d’être vu, ne serait-ce que parce que les moments qu’on craignait de voir ratés sont les plus réussis. Hélas, l’inverse est vrai aussi.
Onze ans séparent INNOCENCE d’ÉVOLUTION. Onze années durant lesquelles, outre le court-métrage NECTAR, Lucile Hadzihalilovic aura maturé son approche du fantastique, parvenant aujourd’hui à un équilibre accompli entre le fond et la forme, où la poésie surréaliste et horrifique ne se départit jamais d’une ligne narrative concrète qui évite l’écueil trop commun du geste hermétique.
198 ans après la publication du chef-d’oeuvre de Mary Shelley, et 85 ans après la sortie du classique matriciel de James Whale, on pensait le mythe de Frankenstein définitivement classé. Ce qui n’a pas empêché la relecture de Bernard Rose de remporter son petit succès en festivals (le film a fait l’ouverture du dernier Gérardmer) et d’atterrir en bundle avec votre Mad du mois.
Spécialiste de l’ultra-moderne solitude, l’auteur de MILLENIUM MAMBO avait surpris son monde en signant un film de sabre. Mais malgré ses allures solennelles, le résultat est un sublime portrait de femme, lové dans les méandres des machinations guerrières
À défaut d’avoir pu voir BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE à temps, nous vous proposons un regard sur l’évolution des filmographies des deux super-héros les plus fameux de DC en mettant en parallèle leurs aspects les plus éloquents.
Après deux années de blocage pour des questions de droits relatifs aux dessins de Moebius, le documentaire JODOROWSKY’S DUNE peut enfin nous livrer les secrets de cette méga-production excentrique enfermée à jamais dans un livre…
Objet fulgurant et jusqu’au-boutiste pour les uns, baudruche prétentieuse et éreintante pour les autres, THE REVENANT est quoi qu’il advienne bien parti pour marquer les esprits en ce début d’année. La radicalité clivante du film d’Alejandro G. Iñárritu ne pouvait qu’appeler au traitement impartial du pour/contre, et c’est donc à un véritable duel dans les Rocheuses que vous allez assister dans les pages qui suivent !
Projeté dans le cadre de La Quinzaine des Réalisateurs durant le Festival de Cannes 2014 (!), FINAL HOURS (ex-THESE FINAL HOURS) sort finalement en s… euh, en vidéo et VOD. Triste sort pour ce drame apocalyptique poignant, fier représentant d’un cinéma fantastique australien toujours aussi corrosif.
Le département marketing de Disney nous le répétait depuis des mois : LE RÉVEIL DE LA FORCE serait un retour aux sources, un hommage direct à la trilogie originale doublé d’une suite aux enjeux dramatiques forts. Traduction : cette nouvelle trilogie cinématographique serait tout l’inverse de l’unanimement détestée prélogie de George Lucas. La réalité est évidemment plus nuancée, la « saga » la plus adulée de l’Histoire du 7e Art venant définitivement de se transformer en « franchise » on ne peut plus contemporaine.
Voué, dans l’esprit du public et de la critique, à prendre la place de chef de file de la japanimation grand public laissée vacante par Hayao Miyazaki, Mamoru Hosoda ne se laisse visiblement pas impressionner par un tel enjeu. Au contraire, la virtuosité graphique et tonale du GARÇON ET LA BÊTE ne fait que valider la montée en puissance d’un auteur qui semble être parvenu à trouver l’équilibre parfait entre divertissement jubilatoire et fable moderne.
La ressortie de ce chef-d’oeuvre de la SF horrifique nous offre l’occasion d’en disséquer les entrailles avec son créateur au bout du fil, qui nous cause de son éternelle admiration pour Howard Hawks et de son fructueux partenariat avec l’acteur Kurt Russell.
On a failli passer à côté, le ranger trop vite dans une case étriquée et oublier que son réalisateur est un électron libre capable de tout. Non, LES HUIT SALOPARDS n’est pas le film qu’on pensait voir. Oui, il s’agit d’une putain de surprise qui mérite dès lors notre première couverture de l’année.
Sono Sion, ordonnateur du chaos, transforme Tokyo en block party apocalyptique et provoque crispations, acouphènes et
sidération. C’est l’objet filmique le plus abrasif de l’année, et c’est aussi votre DVD Mad du mois.
Envers et contre tous, Rob Zombie continue avec 31 sur la voie qu’il a tracée depuis ses débuts avec LA MAISON DES 1000 MORTS. Mais le style âpre, réaliste et politiquement incorrect de l’auteur de THE DEVIL’S REJECTS a-t-il encore sa place au sein d’une industrie de plus en plus tournée vers l’horreur soft teintée de surnaturel ?
Donnez un bon script à Ron Howard, et il fera un bon film. C’est encore une fois le cas avec AU COEUR DE L’OCÉAN, une aventure épique qu’on croirait signée Edward Zwick et où Chris Hemsworth gagne ses galons de mâle alpha du cinéma hollywoodien.
Le dernier long-métrage d’Adam Wingard (YOU’RE NEXT) débarque enfin chez nous via une édition DVD/Blu-ray minimaliste mais suffisante pour apprécier ce curieux cocktail d’humour et d’action, qui permet à son auteur de glisser un pied hors de l’ornière horrifique qui avait fait sa réputation. Quoique…