Y a un truc ! Seul sur Mars

Seul sur Mars

La révolution digitale des nineties n’a pas seulement permis aux cinéastes de mettre en scènes des dinosaures crédibles. Une nouvelle catégorie d’effets visuels, dits « invisibles », est née de TERMINATOR 2 et JURASSIC PARK. Ironiquement, après des années d’images de synthèse criardes, Hollywood semble reprendre goût à ce type de tours de magie aussi discrets qu’impressionnants.

Deux longs-métrages rentrés dans l’Histoire pour leur dépassement de budget pharaonique, Waterworld et Titanic, ont permis de saisir tout le potentiel des effets numériques dans la modification d’images en mouvement. Truffés de retouches imperceptibles, à la fois dans le décor et les foules de figurants, les deux films trouvent aujourd’hui un écho particulier dans un long-métrage comme Mad Max : Fury Road. Bien que tourné en dur, dans la chaleur du désert namibien, avec des hordes de véhicules conçus de toutes pièces par l’équipe artistique, le chef-d’oeuvre de George Miller n’en regorge pas moins d’effets visuels indiscernables : juxtaposition de plusieurs plans distincts, déplacement subtil d’un véhicule dans le cadre, modification ou création intégrale du décor environnant (citadelle, canyons) et remplacement systématique des ciels, rotoscopie de tous les éléments au sol à l’appui. Un travail de titan qui passera évidemment inaperçu pour la quasi-intégralité des spectateurs, mais qui contribue à forger une image inédite, aussi racée que dépaysante. 

ENVIE D’AILLEURS 

Le dépaysement et l’exotisme sont clairement devenus des problématiques majeures au cours des dernières années, le public ayant fini par se lasser de choix graphiques standardisés et de plus en plus consensuels. Maintenant que l’on sait les compagnies d’effets visuels capables de réaliser des scènes de bataille plus invraisemblables les unes que les autres, l’attente s’est inévitablement déplacée. Avec Interstellar l’an dernier, Christopher Nolan se confrontait directement à cet enjeu créatif complexe, en proposant des images différentes et évocatrices, en lieu et place d’une vaine surenchère. On se souviendra notamment de cette vague recouvrant l’horizon d’une planète entière, ou d’un Tesseract temporel filmé largement en direct. Quelques mois auparavant, Alfonso Cuarón avait adressé une autre problématique, celle du mouvement libre et continu dans un espace hostile à toute manoeuvre humaine, avec les images de synthèse novatrices de Gravity. En réalisant Seul sur Mars, Ridley Scott devait bien avoir conscience qu’il allait simultanément affronter Cuarón et Nolan. Le résultat lai [...]

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