Y a un truc ! Sans un bruit

Sans un bruit

Si les effets visuels et les créatures de Sans un bruit méritent à notre sens d’être décryptés dans ces pages, la production ne nous a pas facilité la tâche, en plaçant un embargo mondial sur toute photo susceptible d’éventer le mystère du film. Vous nous pardonnez donc, chers lecteurs, l’aridité de l’iconographie de cet article, le récit de la postproduction étant en lui-même riche en rebondissements assez invraisemblables. Petite mise en garde : cet article comporte évidemment des spoilers.
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Deux mois avant la sortie de Sans un bruit dans les salles américaines, John Krasinski et son équipe décident de reprendre à zéro le look de leurs créatures. L’information pourrait paraître anodine si l’on parlait d’un élément annexe. Mais les monstres représentent le noyau de l’intrigue, influent directement sur les agissements et les interactions des personnages, et sont qui plus est mis en vedette tout au long du climax. Le phénomène n’est pas nouveau en soi : les postproductions tourmentées se multiplient à Hollywood depuis quelques années, et les reshoots sont devenus monnaie courante (cf. Rogue One, Solo, Bohemian Rhapsody, etc.). La décision de modifier le contenu de Sans un bruit si tard n’est donc pas une première, mais les délais donnés à Industrial Light & Magic pour corriger le tir restent exceptionnellement courts.
On ne s’attend pas forcément à voir une compagnie aussi énorme qu’ILM s’occuper des trucages d’un film d’horreur à petit budget (17 millions de dollars pour 36 jours de tournage), encore moins pour donner naissance à des monstres sanguinaires, un registre dans lequel les anglais de MPC (Prometheus, Alien : Covenant) sont un peu plus renommés. Il est sans doute important de rappeler que derrière Paramount, c’est Michael Bay lui-même qui a produit Sans un bruit, via sa compagnie Platinum Dunes. Il est fort probable que le réalisateur de Bad Boys soit allé demander un service à son superviseur VFX attitré, Scott Farrar, qui l’avait accompagné sur les cinq Transformers. Légende des effets visuels, Farrar débute sur Star Trek, le film avant d’intégrer ILM sur Star Trek II – la colère de Khan. Officiant en tant que cameraman sur les trucages du Retour du Jedi, Le Secret de la pyramide, Willow ou encore Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, le technicien est promu superviseur sur Cocoon, le retour, puis sur les suites de Retour vers le futur. Il vit la révolution digitale de l’intérieur en pa [...]

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