Y a un truc ! La Lune de Jupiter

La Lune de Jupiter

Alors que nous avions prévu de nous pencher sur les trucages de Blade Runner 2049, les tours de magie vertigineux de La Lune de Jupiter, primés au Festival de Sitges, sont venus déjouer nos plans. Superviseur des effets visuels du film chez Automatik Vfx, Jean-Michel Boublil nous explique comment l’équipe du film est parvenue à faire voler un comédien de façon si crédible.
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Comment ont été mises en place les scènes de vol ?

Elles ont été tournées en live à 80 % du plan.Les 20 % restants correspondent au climax avec les hélicoptères. Ç’a été tourné sur fond vert, avec des câbles, une caméra qui tourne… À l’origine, la place en contrebas avait été filmée depuis un hélicoptère, mais ce dernier ne pouvait pas voler aussi haut que nécessaire. On a donc transformé cette place numérique et ajouté tout ce qui devait apparaître autour : les voitures, les gens dans les rues… Et après avoir tout reconstruit, on a ajouté le personnage principal au centre du plan. Je vais vous révéler un petit truc caché. On trouvait que la place avait meilleure allure quand on la renversait horizontalement. Donc à l’image, les voitures viennent du côté gauche au lieu de venir du côté droit, mais personne ne s’en est aperçu ! Ça donnait une composition bien plus intéressante et un meilleur raccord sur la direction de la lumière. 


Combien de temps avez-vous travaillé sur La Lune de Jupiter ?

Environ neuf mois. Nous étions 25 personnes. Nous avons travaillé très étroitement avec Kornél Mundruczó, il venait parfois nous voir à Berlin, il recevait des plans chaque semaine, et nous en discutions très longuement.


Comment étaient ses retours ? Plutôt portés sur les sensations ou sur la technique ?

Kornél se base sur des sensations. Il veut donner une certaine impression au public, donc nous discutions beaucoup de ses intentions vis-à-vis des spectateurs. Il avait un discours très sentimental. Quand quelque chose ne marchait pas à ses yeux, il ne pouvait pas dire : « Le spéculaire est trop fort, ou l’ombre n’est pas assez bien. ». Il disait : « Il y a quelque chose ici qui me dérange et qui me sort du plan. ». Les plans de La Lune de Jupiter sont très longs, et c’était l’un des plus gros défis du film. Certaines prises étaient composées de 2 ou 3000 images. Puisqu’on avait le temps de les regarder, tout devait être quasiment parfait. On a travaillé en 3,2K et sur des plans en 35 mm scannés en 4K, et le temps de trucage et de rendu était très long. Les revues pouvaient prendre des journées entières : il fallait regarder les plans en marche avant, en marche arrière, les r [...]

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