Y a un truc ! Interview SCOTT FARRAR
Hardcore Henry est votre premier contrat en tant que superviseur des effets visuels. Si je ne me trompe pas, vous étiez auparavant spécialisé dans les conversions 3D ?
En effet, mais une conversion 3D est en réalité un énorme effet spécial. Il faut manipuler chaque image d’un film pour créer le relief. Pour faire ça, un superviseur doit travailler avec beaucoup d’artistes et de compagnies à travers le monde. Le travail n’est donc pas si différent. Après le tournage de Hardcore Henry, le réalisateur Ilya Naishuller a montré son rough cut aux États-Unis. Il voulait rassembler une équipe pour les effets visuels. Quelques plans avaient été livrés par des artistes de Moscou, mais il n’était pas tout à fait satisfait du résultat. Il y avait beaucoup de choses à faire. Le film pose principalement deux défis : on est toujours en vue subjective, et il y devait y avoir énormément de plans-séquences complétés en postproduction. Des amis à moi ont réalisé des tests pour le film, et ils m’ont appelé. Ils m’ont dit que les trucages demandaient une approche avant-gardiste, et j’avais été parmi les premiers à travailler dans le domaine des conversions 3D en 2009/2010. J’avais un gros carnet d’adresses et je savais diriger des équipes, donc tout s’est très bien passé.
Combien de plans étaient concernés ?
Nous avons dû réaliser environ 1800 effets visuels. Pas 1800 plans, car il y a beaucoup de plans-séquences. Le film comporte beaucoup d’effets différents : des effacements de câbles lors des cascades, la création de tous les moniteurs vidéo dans la scène du laboratoire, des choses à remplacer ici et là… Il n’y a presque aucun plan non retouché.
Compte tenu du fait que vous êtes arrivé sur le projet en début de postproduction, quelles informations aviez-vous à disposition sur les prises de vues ? Avaient-ils gardé de bonnes références ?
Effectivement, je n’ai pas eu le luxe d’être impliqué dès la préproduction, et je n’ai pas pu leur faire de suggestions sur la manière de tourner [...]
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