Toute première fois N°299

Children Shouldn't Play with Dead Things

Quand on ne possède qu’un titre, une poignée de dollars et pas de scénario, le mieux est encore de marcher sur les traces d’une référence de l’horreur à petit budget. Children Shoudn’t Play With Dead Things capitalise paisiblement sur le succès de La Nuit des morts-vivants afin de tracer sa route sur la fine ligne qui sépare horreur et comédie. Résultat : un classique du film de drive-in qui inaugure la versatile carrière de l’insaisissable Bob Clark.

4 avril 2007. États-Unis d’Amérique. Los Angeles, aux alentours de deux heures du matin. Hector Velazquez-Nava conduit son gros GMC Yukon sur la Pacific Coast Highway, pas loin du quartier chic de Pacific Palisades. Moteur V8 de 5,3 litres, 320 chevaux sous le capot. Massif et véloce, le véhicule bouffe le bitume. À son bord, Velazquez, à peine âgé de 24 ans, dompte la mécanique. Rond comme un boulon et sans permis. À 2h20, deux tonnes de métal franchissent la ligne blanche qui sépare les deux voies et – BOOM ! – s’encastrent littéralement dans une luxueuse Infiniti Q30 qui n’avait rien demandé. Un violent mariage d’acier, de plastique et de fluides qui cause la mort du metteur en scène Bob Clark, 67 ans, et de son fils, Ariel, 22 ans. Clark préparait le remake d’un de ses premiers films, Children Shouldn’t Play with Dead Things. En son temps, cette pochade à l’incroyable capital sympathie avait fait son petit effet dans le circuit drive-in puis s’était refait une beauté à l’occasion de sa distribution en DVD. Sooooo bad, soooooo good, comme disent les Ricains. Il parait que Quentin Tarantino était tout excité à l’idée de jouer l’un des rôles principaux. D’ailleurs, pour tout dire, on aurait bien aimé voir ce remake. Ne serait-ce que pour découvrir de quelle manière Clark allait transcender un matériel d’une autre époque, dont le scénario tient aisément sur un ticket de métro. Revu aujourd’hui, Children Shouldn’t Play with Dead Things peut effectivement laisser perplexe et lasser par sa nonchalance. D’ailleurs, certains ne manqueront pas de s’étonner de la relative notoriété du film. Car à bien des niveaux l’entreprise respire l’amateurisme, le film de copains, la blague potache poussive qui terminera sa carrière à Plouc Ville dans un ciné plein air perdu dans les bayous. C’est vrai. Children…, c’est un peu beaucoup ça, mais pas que.


ABSORBER DES OESTROGÈNES

Au départ, il n’y avait d’ailleurs qu’un titre. Aussi prometteur qu’accrocheur. « Les enfants ne devraient pas jouer avec des choses mortes. » Tout un programme. Puis, bien sûr, cette furieuse envie de faire du cinéma. Clark avait trouvé le titre tout seul, comme un grand, mais ne savait résolument pas à quelle histoire le raccrocher. Au début des années 70, le bonhomme, stationné à Fort Lauderdale en Floride, évoluait dans le milieu du théâtre en tant qu’acteur et metteur en scène. Shakespeare et Arthur Miller. C’est là qu’il fut approché pour réaliser un film d’horreur. Certainement par Geneni Film, compagnie de distribution de Ted V. Mikels, une légende du cinéma d’exploitation dont il faudra qu’on reparle un jour. Une occasion en or massif, une aubaine inespérée de remonter en selle pour galoper à nouveau dans les champs de triacétate de cellulose. Car Clark n’en était pas à son coup d’essai : il avait déjà réalisé d [...]

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