TOKYO TRIBE DE SONO SION
Tokyo Tribe
« Un producteur est passé me voir un soir avec le projet Tokyo Tribe sous le bras. J’étais bien luné, j’avais l’alcool joyeux ce jour-là, et j’ai accepté l’offre sur le champ. » Et toc ! Voilà comment Sono Sion revient sur la genèse de cette commande exécutée après une concertation fulgurante. Cet instinct, plus ou moins naturel selon l’état du bonhomme, semble être le réacteur d’une centrale créative aujourd’hui en état de surchauffe. Car depuis Tokyo Tribe, Sono Sion grille tous les feux : sept films réalisés entre 2014 et 2015, dont cinq longs-métrages cinéma (Love & Peace, Shinjuku Swan, Tag, The Virgin Psychics, The Whispering Star) un téléfilm (dérivé du drama Minna ! Esper Dayo !) et un court pour une anthologie internationale (Madly). Le sprint semble sans fin, irraisonné et irraisonnable. Tokyo Tribe (2014) marque le début de cette course, et aussi le premier pas d’une carrière rattrapée par la réalité d’une industrie nippone moins rompue à la diversité. Obligé de se couler dans le moule s’il veut poursuivre ses expérimentations personnelles en parallèle (comprendre de plus petits films qu’il contrôle de A à Z), Sono Sion a fini par ressembler à Takashi Miike, l’autre hyperactif culte du cinéma japonais. Une comparaison qui agace par ailleurs l’intéressé, pas vraiment fan des choix de carrière du réalisateur d’Audition définitivement passé (à l’exception du récent – et modeste – Yakuza Apocalypse) du côté du marché et de ses obligations. Plus gros budget de Sono Sion au moment de sa réalisation, Tokyo Tribe est donc avant tout un film commercial, pensé et calibr [...]
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