TOKYO INTERNATIONAL FILM FESTIVAL 2018

Retour en Extrême-Orient pour une couverture très ciblée du festival de Tokyo et la prise de pouls d’une industrie locale dont les représentants franchissent rarement les limites de leur continent. On a donc voyagé et visionné… pour vous !
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Du 25 octobre au 3 novembre derniers – soit quelques semaines après l’autre grand événement asiatique de l’année (le festival de Busan, en Corée) –, le TIFF proposait comme à son habitude une large sélection (181 productions) de longs-métrages internationaux qui, pour la plupart, ne relèvent pas vraiment de la ligne éditoriale de cet indéboulonnable magazine que vous lisez chaque mois avec ferveur. La lucidité absolue de ce constat pourrait donc vous faire dire : « Mais qu’est-ce que vous foutez là-bas alors ? ». Pas conne, votre question a néanmoins sa réponse taillée en toute bonne foi : il y a au Festival de Tokyo, en plus de la palanquée de films estampillables « World Cinema/Arthouse » qui émaille les différentes sections, suffisamment de matière locale – et d’invités premium – pour attiser notre curiosité et aller vérifier sur pièce. Dont acte.



SABREURS + YAKUZAS
Parmi les quelques productions cossues présentées au public (pour l’anecdote, celui-ci est composé à 80 % de jeunes femmes, on vous laisse tirer les conclusions que vous voulez…), nous avons retenu le très tonique Punk Samurai Slash Down de Gakuryû Ishii (ex Sogo Ishii pour les intimes), chambara postmoderne au casting 24 carats (Gô Ayano, Shôta Sometani, Tadanobu Asano, Jun Kunimura, Etsushi Toyokawa) qui raconte les mésaventures d’un sabreur mythomane coincé entre deux lames après avoir annoncé au clan qu’il souhaite rejoindre qu’une secte apocalyptique – et ventrale : les « Bellyshakers » ! – fomente une attaque contre eux. Adapté du roman de l’auteur punk Kô Machida, un ancien complice de Ishii (il a joué dans plusieurs de ses films de jeunesse, dont l’inoubliable Burst City), Punk Samurai Slash Down brandit son hystérie cinétique comme l’argument massue de sa séduction. En cela, on y retrouve le Ishii frondeur des années 80, peut-être moins véhément dans le fond, mais toujours aussi percutant sur la forme – diable, quel final ! « Aujourd’hui, le public cherche à consommer du divertissement facile, il a perdu son goût pour l’émerveillement » nous confiait Ishii à l’issue de la présentation de son film. « Mon cinéma cherche à explorer des zones complexes, riches, grisantes. C’est une lutte que de revendiquer actuellement une telle approche. » Un combat que semble aussi mener – mais dans des proportions budgétaires moins larges – Nobuhiro Yamashita, réalisateur de Hard-Core, comédie noire tirée du manga homonyme de Caribu Marley (scénariste du Old Boy originel) et Takashi Imashiro (dont on peut lire en Fra [...]

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