TIFF 2019

Ligne généraliste oblige, le Festival de Tokyo est loin de faire la part belle au cinéma habituellement traité dans ces pages. Néanmoins, la manifestation y va chaque année de son panorama actuel et rétrospectif de la production de genre locale, et nous permet ainsi de (re)découvrir de sacrés morceaux.
Array

C'est peut-être l’un des points forts de cette manifestation accusant en 2019 les 32 ans d’âge : un line-up qui, dans ses recoins patrimoniaux, offre aux spectateurs la possibilité de retracer une Histoire du cinéma japonais traversée par des maîtres à l’aura artistique variablement exportée. Bien sûr, le festival joue régulièrement la sécurité, en programmant des classiques célébrés en Occident (lors de cette édition, on pouvait compter sur les projections en 4K de Rashômon d’Akira Kurosawa, La Porte de l’enfer de Teinosuke Kinugasa et La Rue de la honte de Kenji Mizoguchi), mais il arrive qu’entre deux chefs-d’oeuvre reconnus et bien peignés – vous savez, ceux que les distributeurs français nous ressortent de leurs tiroirs à peu près à chaque saison –, quelques saillies plus psychotroniques viennent tordre un peu le cou à la cinéphilie trop attendue. Cette année, outre la présence désormais quasi tutélaire de Nobuhiko Ôbayashi (qu’on croyait sur le point de disparaître – l’homme est atteint d’un cancer depuis maintenant pas mal de temps –, mais qui est revenu avec un nouveau long-métrage de trois heures : Labyrinth of Cinema), il fallait compter sur une invasion kaiju absolument séminale. Ainsi, avec la diffusion sur grand écran de quelques épisodes bien choisis de la série télé Ultra Q qu’on pourrait rapidement définir comme le pendant nippon de La Quatrième dimension de Rod Serling – le TIFF nous faisait remonter aux sources de la science-fiction japonaise télévisée. Récemment restauré en 2K, ce show créé par Tsuburaya Productions (studio d’Eiji Tsuburaya, le « monsieur monstres et SFX » du continent asiatique) et coproduit par la chaîne TBS (Tokyo Broadcasting System) n’aura connu qu’une exploitation éclair sur les antennes japonaises : diffusée sur sept mois à raison d&rsquo [...]

Il vous reste 70 % de l'article à lire

Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.

Découvrir nos offres d'abonnement

Ajout d'un commentaire

Connexion à votre compte

Connexion à votre compte