
THE WITCHER SAISON 1 DE LAUREN SCHMIDT HISSRICH
SI la conclusion de Game of Thrones fait encore débat (mais les fins de série ayant satisfait tous les fans se comptent sur les doigts d’une main), force est de constater qu’elle a permis à l’heroic fantasy de trouver ses lettres de noblesse sur le petit écran. Car si les années 90 (et Sam Raimi) nous ont laissé les jouissives Xena, la guerrière et Hercule, nous n’avons pu échapper aux opportunistes et fauchées Sinbad et Conan. Mais l’avènement des effets numériques et le succès du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson ont permis un retour salutaire du genre au milieu des années 2000.
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RUÉE VERS LA FANTASY
Panoramas somptueux, épées, chevaux et magie, voilà qui a déjà peuplé – avec plus ou moins de succès – les adaptations de sagas littéraires comme Legend of the Seeker : l’épée de vérité (2008) et Les Chroniques de Shannara (2016), sans oublier des variations option gladiateurs (Spartacus : le sang des gladiateurs), et pirates (Black Sails). Désormais, toutes les plateformes sortent le carnet de chèques pour acquérir les franchises les plus ronflantes : Amazon s’est offert Le Seigneur des Anneaux, Netflix a répliqué avec Le Monde de Narnia, tandis que HBO a commandé House of the Dragon, l’inévitable série dérivée de Game of Thrones. Même le Cycle d’Elric de Michael Moorcock est actuellement développé au format série par le scénariste Glen Mazzara, qui travaille déjà pour Amazon sur la série La Tour Sombre d’après Stephen King.
Un véritable embouteillage à venir qui laisse une mince fenêtre de tir à The Witcher, elle aussi adaptation d’une saga littéraire initiée en 1986 par l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, Le Sorceleur (Wied?min en version originale). Soit les aventures de Geralt de Riv, chasseur de monstres à la chevelure argentée. L’univers dit du « Continent » dans lequel il évolue recèle son lot habituel d’elfes et de magiciens, et les rares sorceleurs, vus comme des mutants, y sont conspués par les humains. Une situation qui fait de Geralt de Riv un personnage à mi-chemin entre Beowulf et la figure westernienne de l’Homme sans nom.
D’abord totalement ignorée par Hollywood, la saga littéraire Le Sorceleur (cinq romans et plusieurs recueils de nouvelles) fait l’objet d’un premier long-métrage en 2001 dans son pays d’origine (Wiedzmin de Marek Brodzki), puis d’une série télé l’année suivante par la même équipe (sous le titre international The Hexer). Sapkowski déteste le résultat, mais le meilleur reste à venir : son bébé se fait véritablement connaître du grand public grâce à sa transposition en jeux vidéo à partir de 2003, par le studio polonais CD Projekt RED. Il s’en vendra près de 40 millions d’exemplaires, dont la moitié rien que pour le dernier opus en date, The Witcher 3: Wild Hunt, sorti en 2015. Un succès tel que si la nouvelle série financée par Netflix se veut l’adaptation des nouvelles et romans, plusieurs plans iconiques des jeux parsèment les bandes-annonces (dont Geralt dans son bain !), comme autant de clins d’oeil aux gamers.
ENSORCELÉS
Gamers dont fait partie Henry Cavill, le Superman moustachu qui démarche les producteurs américains de la nouvelle série avant même qu’une seule ligne ne soit écrite. Mission accomplie pour le comédien britannique, qui obtient le rôle du mutique Geralt. Si la première photo dévoilée avait été raillée pour son côté « cosplay de Legolas », le voir en mouvement avec sa carrure bodybuildée impose définitivement le comédien dans le rôle. À ses côtés, les deux personnages féminins emblématiques de la saga : la magicienne Yennefer (Anya Sherwood Chalotra) et la jeune princesse en fuite Ciri. Après une annonce de casting recherchant une actrice noire (au grand dam de trolls hystériques sur les réseaux sociaux !), le rôle est finalement revenu à Freya Allan, une jeune actrice caucasienne récemment vue dans
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