THE ROOM de Christian Volckman

The Room

Attention, rien à voir avec Tommy Wiseau : la chambre dont on vous parle aujourd’hui est un cas rare de science-fiction hardcore portée par l’imagination d’un cinéaste français. Réalisateur de Renaissance, un film d’animation dystopique et expressionniste qui ne nous avait pas laissés de marbre en 2006, Christian Volckman ressurgit donc avec un concept fort, au croisement des univers de Philip K. Dick et H.P. Lovecraft.
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Matt (Kevin Janssens) et Kate (Olga Kurylenko) emménagent dans une vieille maison au nord du comté de New York. Espérant trouver dans cet environnement calme l’inspiration nécessaire pour remplir des toiles désespérément vides, Matt découvre au centre de la demeure une pièce cachée, capable d’exaucer les moindres désirs de ses hôtes. Après quelques semaines de débauche, le couple se heurte à un sentiment de vanité et de solitude, et Kate demande à la chambre de lui donner un enfant… Bâti sur une structure en trois actes assez classique – au sens noble du terme –, The Room renvoie autant aux 1001 nuits qu’à La Poule aux oeufs d’or de Jean de La Fontaine : tout comme dans un conte ou une fable, les enjeux dramatiques ne sont pas conditionnés par l’élément fantastique, mais par celui qui y est confronté. Se permettant quelques réflexions politiques (« Peu importe comment ça fonctionne, du temps qu’on l’utilise » lance le héros durant le premier acte ; une remarque que reprendra son épouse quelques bobines plus tard), Christian Volckman s’efforce de préserver la neutralité de la maison, tout en la décrivant comme une entité vivante.



HUIS CLOS LOVECRAFTIEN
Dès les premières images, Volckman place les personnages humains et le décor au même niveau hiérarchique : les plans sur la voiture du couple reflètent l’environnement plus qu’ils ne s’attardent sur les visages, et leur arrivée à destination est vue à travers le cadre d’une fenêtre, comme si la demeure les observait elle-même. A priori très gothique, cette approche est en fait parfaitement cohérente avec l’argument science-fictionnel que le cinéaste ne tarde pas à brandir, lorsque Matt découvre la mer de câbles qui inonde les fondations de la bicoque. Aucune explication ne viendra éclairer les origines de cette machine totalement lovecraftienne dans l’esprit, et dont l’esthétique à la limite du steampunk contraste avec le look très banal des cloisons. Le sujet n’est pas là [...]

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