THE LIGHTHOUSE DE ROBERT EGGERS

The Lighthouse

Trois ans après l’extraordinaire The Witch, Robert Eggers revient avec un nouvel objet filmique indescriptible. À mi-chemin entre le théâtre expérimental et l’expressionnisme allemand, et saupoudré d’un humour méta pour le moins inattendu, The Lighthouse va assurément diviser…

Le film de phare est un genre à part entière qui compte une poignée de titres emblématiques, dont La Tour du diable de Jim O’Connolly, Fog de John Carpenter, Shutter Island de Martin Scorsese ou plus récemment Annihilation d’Alex Garland et Cold Skin de Xavier Gens. Dans ces longs-métrages, le phare restait toutefois un lieu de transition ou un objectif situé à l’horizon. Cold Skin divisait par exemple son récit en trois décors alignés, chacun rapprochant le héros d’une civilisation qu’il méprisait au départ. Il y a trois ans, un réalisateur anglais du nom de Chris Crow signait déjà un thriller fantastique intitulé The Lighthouse, où deux gardiens de phare étaient coupés du monde par une tempête quasi mystique. The Lighthouse de Robert Eggers propose un synopsis étonnamment similaire (une coïncidence, sans doute) : s’ouvrant sur l’arrivée d’un vieux gardien de phare et de son second sur une île rocailleuse, le récit enferme rapidement ses deux protagonistes dans ce no man’s land façonné par des croyances de marins ancestrales. Les engueulades de plus en plus tendues entre les deux pochetrons sont régulièrement interrompues par des événements étranges et des visions fantasques, impliquant sirènes et entités lovecraftiennes. Pendant que le vieillard s’abreuve de la lumière du phare, qui semble animée d’une vie propre, le cadet a la mauvaise idée de massacrer une mouette qui le narguait, provoquant la colère de l’océan…




FLUX NARRATIFS
Filmé en noir & blanc au format 1.19, The Lighthouse impressionne en premier lieu par sa radicalité visuelle. Robert Eggers avait déjà démontré sa maîtrise de la grammaire cinématographique dans The Witch, mais il repousse ici encore un peu plus loin ses recherches en termes de lumière et de ca [...]

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Commentaire(s) (2)
john steed
le 27/12/2019 à 12:49

c'est un film radical et audacieux dans le contexte actuel des grosses productions Disney .C'est gonflé !!!on pense à murnau et dryer , willem defoe et robert pattisson sont excellents .

IOTA
le 16/02/2020 à 16:11

Un film à voir absolument au cinéma, pour des raisons diamétralement opposées à celles proposées par les machines Marveloïdes. Comme quoi l'immersif n'est en rien lié à des lunettes 3D

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