Télémaniac N°312

Après trois films définitifs sur le sujet, David Fincher s’attaque à nouveau à la figure du serial killer, mais cette fois via une série télé. Énorme attente donc pour Mindhunter, dont la première saison (disponible sur Netflix) adopte un point de vue psycho-historique passionnant.
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Comment arrêter les fous si on ignore comment ils pensent ? » Voilà résumée, en une ligne de dialogue, toute la problématique de Mindhunter. Car ce n’est pas la chasse aux tueurs en série qui est ici mise en scène (Millennium, Profiler, Dexter, Hannibal ou Esprits criminels sont déjà passés par là, avec plus ou moins de réussite). Ici la véritable proie des limiers du FBI est immatérielle, évanescente : c’est une idée. À la fin des années 70, le jeune agent Holden Ford (Jonathan Groff, vu dans Glee), le vétéran Bill Tench (Holt McCallany, un vieux complice de Fincher déjà de Fight Club et Alien 3) et la psychologue Wendy Carr (Anna Torv, Fringe) traquent les pensées les plus sombres. Fini le temps du « Just the facts, ma’am ! » (« Contentez-vous des faits, m’dame ! », réplique culte de la série policière Dragnet, citée explicitement dans le premier épisode) : en interrogeant de manière approfondie des tueurs déjà sous les verrous, le trio compte établir des modèles comportementaux – des profils – qui leur permettront de résoudre d’autres affaires.
Le duo formé par Ford et Tench est basé sur les véritables agents John E. Douglas et Robert Ressler : la série est basée sur les mémoires du premier (Mindhunter, dans la tête d’un profileur) tandis que le second est régulièrement cité comme l’inventeur du terme « tueur en série ». Si les cas sur lesquels ils enquêtent sont bien réels, la modification de leur nom reflète la liberté prise par les scénaristes pour mieux explorer l’époque. Le temps où les hommes de J. Edgar Hoover traquaient des pilleurs de banques est révolu : le scandale du Watergate et la guerre du Vietnam sont passés par là, la famille Manson et le Summer of Sam sont dans tous les esprits et les mouvements de la contre-culture dressent la jeunesse contre leurs aînés. C’est ce tournant dans l’Histoire des É [...]

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