Télémaniac N°311

Il est des rencontres qu’on n’imaginait pas, mais que le destin rend évidentes. Comme celle entre le cinéaste français Nicolas Boukhrief et le défunt mangaka Jirô Taniguchi, puisque le premier adapte le second à l’occasion d’Un ciel radieux, diffusé sur Arte le 6 octobre à 20h55. Retour avec le réalisateur de Made in France sur une expérience heureuse, qui marque aussi son premier rendez-vous avec le genre fantastique.
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En France, Jirô Taniguchi est une quasi-institution. L’intimisme et le réalisme de ses mangas, très influencés par la ligne claire européenne, en ont fait un auteur accepté par les instances culturelles, et dont le travail a su toucher l’inconscient collectif (son Quartier lointain s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires chez nous). Il n’est donc pas étonnant de voir la télévision française s’emparer de son oeuvre. Ce qui l’est plus, c’est de retrouver au poste de réalisateur l’ex-starfixien Nicolas Boukhrief, réalisateur du Convoyeur et de Made in France. Le fruit d’une passion inaltérable pour le manga ? Pas vraiment. « En fait » explique Boukhrief, « les gens d’Europacorp sont venus me voir avec Frédérique Moreau, la scénariste avec qui j’avais écrit Cortex, et m’ont dit : « Voilà, on pense à toi pour adapter ce manga. ». Or, je suis très en retard sur la culture manga et je ne connaissais pas l’oeuvre de Jirô Taniguchi. Ils m’ont donc fait lire Un ciel radieux, j’ai trouvé l’histoire magnifique, extrêmement émouvante, et je me suis dit que je ne pouvais pas refuser. » Pas de « fanboyisme » dans la démarche du cinéaste, et c’est donc avec une psyché vierge qu’il aborde cette histoire où Vincent, un cadre supérieur épuisé par son travail, percute un soir la moto de Léo, 17 ans. Suite à l’accident, ils se retrouvent tous deux dans le coma. Mais au moment de mourir, Vincent intègre le corps du jeune garçon et se réveille dans sa peau… 


INTENTIONS ET INTUITIONS
Avant de concrétiser cette adaptation, Nicolas Boukhrief doit se heurter aux impératifs pratiques du projet : l’acquisition des droits du manga et les réalités d’un budget limité. Des obstacles qui n’en furent pas vraiment. « Arte a dit : « Si Taniguchi est OK, on est OK. » » raconte le cinéaste. « Pareil pour Casterman (qui édite les mangas de Taniguchi en France – NDR). J’ai donc écrit une note d’intention de deux pages où j’expliquais comment je voulais adapter la [...]

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