Télémaniac N°279
En France, l’histoire de la série Batman a été compliquée : seule une unique aventure (en deux épisodes) est initialement diffusée sur le petit écran en avril 1967. Heureusement, le long-métrage, tourné avec la même équipe entre les saisons 1 et 2, permet dès cette époque de se rendre compte de l’originalité et de la folie de cette adaptation. Un film qui, si je peux me permettre une parenthèse personnelle toute lemairienne, figure parmi les trois chocs cinématographiques fondateurs de ma passion pour le fantastique et la SF (je n’avais même pas 10 ans, ceci expliquant cela). Quand Canal+ diffuse finalement la série en 1984, c’est en soulignant à l’excès son côté kitsch. Le doublage de la saison 2 rajoute d’ailleurs des gags idiots et déplacés, preuve que la chaîne est passée à côté du concept. On a souvent pu lire que Batman trahissait et ridiculisait le personnage. Objectivement, seule la seconde affirmation est vraie car dès les années 50, le comic-book contribue déjà à transformer le Dark Knight des débuts en une espèce de héros bouffon plongé dans des aventures rocambolesques ; à l’époque, il est déjà flanqué de Batmite, du batchien et d’adversaires cartoonesques à souhait. En fait, la version télé reprend et adapte les BD, des intrigues jusqu’aux costumes, en passant par le générique en animation et les fameuses onomatopées (« Pow ! », « Bam ! ») qui apparaissent lors des scènes de bagarre (du moins pendant la saison 1). La série rajoute néanmoins un certain sens du grand spectacle avec sa propre Batmobile (une stupéfiante Ford Futura customisée et bardée de gadgets), la Batcave (avec sa pile atomique), et les antres des méchants, spectaculaires et tous filmés en angles cassés (comme des cases de comic-book).
BAT-DÉRISION
Le stratagème qui hisse Batman bien au-dessus des séries d’action de l’époque est son traitement volontairement ironique. Sans être une véritable comédie à gags, le show joue sur l’outrance et le second degré, qui tournent l’ensemble en dérision. Robert Butler, le ré [...]
Il vous reste 70 % de l'article à lire
Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.
Découvrir nos offres d'abonnement