STAR WARS : LE RÉVEIL DE LA FORCE de J.J. Abrams

Star Wars : Épisode VII - Le réveil de la Force

Le département marketing de Disney nous le répétait depuis des mois : LE RÉVEIL DE LA FORCE serait un retour aux sources, un hommage direct à la trilogie originale doublé d’une suite aux enjeux dramatiques forts. Traduction : cette nouvelle trilogie cinématographique serait tout l’inverse de l’unanimement détestée prélogie de George Lucas. La réalité est évidemment plus nuancée, la « saga » la plus adulée de l’Histoire du 7e Art venant définitivement de se transformer en « franchise » on ne peut plus contemporaine.
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Effectivement, Le Réveil de la force se présente comme l’opposé absolu de La Menace fantôme, L’Attaque des clones et La Revanche des Sith. Là où la prélogie cochonnait tous ses fondamentaux (personnages, dialogues, humour, divertissement, rythme, timing, enjeux immédiats), J.J. Abrams et Lawrence Kasdan effectuent presque un sans-faute à ce niveau. Attendue au tournant, la nouvelle génération de héros suscite une empathie rapide, et leurs interactions bénéficient à la fois de dynamiques inventives et de dialogues tranchants, témoignant de la présence en coulisse de l’auteur des Aventuriers de l’Arche perdue et de L’Empire contre-attaque. La première demi-heure du long-métrage, serialesque et galvanisante, porte très haut cette nouvelle distribution. Abrams y fait preuve d’un sens spielbergien de la mise en scène (voir cette sublime idée du casque de Stormtrooper constellé de sang) et aligne des morceaux de bravoure démesurés, de l’évasion épique d’un TIE Fighter aux formidables pirouettes du Faucon Millenium entre les ruines d’un vieux champ de bataille sur la planète désertique Jakku – probablement l’une des scènes les plus impressionnantes de l’Histoire du space opera.



Réussissant haut la main son exposition, Le Réveil de la force dévie hélas dès l’arrivée du casting original vers une entreprise de fan service incompréhensible. Superficiellement, cela fonctionne à plein régime : les péripéties familières s’enchaînent et se renouvellent toutes les dix minutes environ, au gré des coïncidences (n’aurait-il pas été plus judicieux d’introduire Han Solo dans la Cantina de Maz Kanata ?), et selon une structure favorable aux futures coupures publicitaires (le background télévisuel d’Abrams n’a jamais été aussi évident qu’ici). Pendant ce temps, les gags et clins d’oeil s’amoncèlent, prenant souvent le pas sur le sens premier de chaque séquence. L’émotion des retrouvailles entre Solo et Leia est ainsi parasitée par une remarque méta, C3-PO insiste lourdement sur son [...]

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