STAR WARS : ÉPISODE VIII – LES DERNIERS JEDI de Rian Johnson
Star Wars : épisode VIII – les derniers Jedi
POUR
roduit efficace mais téléguidé, Le Réveil de la force souffrait surtout d’un choix narratif irréfléchi : en autorisant le Premier Ordre à anéantir la République lors d’une séquence elliptique de 30 secondes, J.J. Abrams et Lawrence Kasdan condamnaient sans s’en rendre compte la Résistance à l’échec, quelles que soient ses actions héroïques à venir. Rian Johnson décide de se saisir de ce piège narratif et d’en tirer l’arc dramatique central de son récit. Attendu comme un space opera épique à mi-chemin entre L’Empire contre-attaque et Le Retour du Jedi, Les Derniers Jedi se révèle être un film de survie souvent glaçant, dont la narration s’articule autour d’une poursuite spatiale de deux heures dans l’esprit de Mad Max : Fury Road. Même lorsque les groupes de personnages s’éparpillent sur différentes planètes, le compte à rebours continue, non pas sous la forme de secondes qui défilent sur un écran, mais via l’exécution de centaines de rebelles. Johnson ne lésine pas sur le bodycount, au point de mettre en danger la notion même d’espoir. L’enjeu est double, en réalité. Le rapport de force écrasant entre les armées de Snoke et de Leia Organa amène en effet le cinéaste à se débarrasser progressivement des derniers oripeaux esthétiques du fameux « héritage Star Wars » pour mieux se diriger vers un univers totalement nouveau, et contraindre les auteurs d’Épisode IX à une démarche inédite. Chronique d’une défaite inéluctable, Les Derniers Jedi va jusqu’à intégrer cette remise en question dans son écriture, un personnage aspirant à laisser mourir le passé tandis qu’un autre ironise sur son statut de légende.
Alors qu’il délaie ses débats d’idées, Johnson met en exergue le jeu sournois de la guerre en rendant visite à des marchands d&rsq [...]
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SEBASTIEN MORIN
le 05/01/2018 à 13:47Farpaitement d'accord avec ces deux avis.
G.C.M
le 05/01/2018 à 14:43Comme Seb, les deux ont raison. Mais si je doit rejoindre un camps, j'irais du côté de C.D. ça tourne en rond malgré les efforts de rendre le récit imprévisible.
Bref, Star Wars made in disney, 3 films, une seule réussite (rogue one). A croire que Lucas aurait accepter de vendre car il n'y a avait plus rien à raconter
Darth Plagueis
le 06/01/2018 à 18:01D'accord avec la conclusion du 2 (que reste-t-il, en effet, à raconter?) mais pas avec ses prémices.
Les Derniers Jedi regorge de rebondissements imprévisibles quoique contestables et contestés: Morts de Snoke, de Luke, et origines de Rey.
De plus, affirmer que les personnages n'évoluent pas d'un iota, alors que RJ prend un malin plaisir à tous les confronter à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes ou tiennent des autres (anciens "figés" dans leur légende comme nouveaux sommés de quitter le stade de fans transis ou de pâles imitateurs) me semble très exagéré.
Pour moi c'est l'innovation qui l'emporte. "Team Poncet" donc!
banditmanchot
le 09/01/2018 à 11:05Je rejoins nettement plus l'avis de C.D. Quelque chose de brouillon, flou, et indirect vient saccager les bonnes intentions que je résume à "amorce d'une nouvelle histoire sur les ruines d'une épopée qu'il FAUT achever". C'est principalement dû à des scènes qui épaississent le script parce qu'elles sont mues par des intentions naïves : une Léia Mary Poppins ? Un sacrifice inutile (un droid ne peut-il pas rester seul à bord d'un vaisseau dont la trajectoire est déjà programmée ?) Quitte à choisir un(e) humain(e) en ultime capitaine d'un Titanic voué à disparaitre, n'y avait il pas de meilleur choix ? D'où un palefrenier peut-il d'un coup utiliser la force pour appeler son balais à récurer l'écurie ? Qu'est-ce que c'est que ces imbéciles que l'on catapulte en tant que généraux de la flotte "impériale" ?