Séquence(s) n°311
C’est une drôle d’idée d’engager une star prestigieuse pour s’en débarrasser à la moitié de son film. Les grandes actrices ne peuvent être congédiées sur une pirouette du scénario ou lors d’une séquence en demi-teinte. Il faut y mettre les formes, du grandiose. L’opération est plus délicate qu’une simple histoire de savoir-faire. Si cela prend trop d’importance, la scène risque d’enrayer la dynamique du récit. Une émotion trop forte, accompagnée de la déception de voir disparaître un des personnages principaux, risque de sortir le spectateur du film. Le réalisateur doit ainsi composer entre la susceptibilité de son interprète éconduite en cours de route et la bonne marche du récit. La marge est plus étroite qu’il n’y paraît. À l’heure où la réputation d’un cinéaste dépend autant de sa capacité à convaincre les grands acteurs de l’accompagner que du succès populaire de ses films, il ne faut pas se tromper de cible. Hitchcock ou Cuarón, deux cadors pourtant, se doivent de passer l’obstacle avec élégance et talent. Ils relèvent le challenge. Mieux, ils nous offrent deux séquences inoubliables.
MOTHER ! OH GOD !
Marion Crane (Janet Leigh) a quitté Phoenix précipitamment après avoir dérobé à son patron 40.000 dollars. Saisie par la fatigue, elle s’arrête au Bates Motel. Elle est accueillie par Norman Bates (Anthony Perkins), un étrange garçon qui vit seul avec sa mère. Marion est l’unique cliente. Après avoir longuement discuté avec Norman, elle décide de regagner sa chambre. Elle prend une douche lorsqu’elle est attaquée sauvagement à coups de couteau par ce qui semble être la mère acariâtre du jeune ho [...]
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