
Séquence(s) n°309
C’est une étrangeté du cinéma français. Soudainement, Jean-Luc Godard et François Truffaut, à quelques mois d’intervalle, se sont essayés à la science-fiction. Le réalisateur des 400 coups s’offre l’adaptation d’un classique de Ray Bradbury, un casting international et un premier film en langue anglaise. Son collègue, immuable hâbleur, déboule au milieu d’une histoire futuriste avec son style bien à lui, ce mélange de citations littéraires, de contrepoints inattendus et d’inspirations poétiques sidérantes. Jamais, peut-être, les deux cinéastes n’avaient autant divergé. Le premier s’applique à rendre cohérent un scénario linéaire et parfois simpliste. Le second dynamite tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à une histoire. Il n’hésite pas à égarer son comédien principal, invité impromptu dans la machine à essorer godardienne, dont on comprend parfois qu’il se demande ce qu’il fait là. Mais il n’empêche qu’en abordant l’anticipation, les deux prodiges de la Nouvelle Vague s’interrogent sur l’avenir d’une société au sommet de laquelle ils sont prestement parvenus. Bien qu’empreints de détails personnels, les deux films tournent le dos à l’autofiction. Les cinéastes quittent leur petit confort parisien pour réfléchir à un futur probable. Malgré leur passé commun, on reste étonné de constater combien leurs visions diffèrent.
CONFUSION DES GENRES
Dans un futur proche, l’agent secret Lemmy Caution (Eddie Constantine), est envoyé en mission à Alphaville. Il doit mettre fin aux méfaits du professeur Von Braun (Howard Vernon). Ce dernier a créé un ord [...]
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