Séquence(s) n°307

Représenter la souffrance et jouer avec l’empathie. Chez Eli Roth et Rob Reiner, on aime déplacer le curseur moral du spectateur et brouiller ses référents évidents.

Le cinéma aime la cruauté. Il s’en nourrit jusqu’à la gueule et le spectateur avec lui. Il prend plaisir à voir souffrir son prochain. Mais quand la cruauté tourne à la torture physique, le plaisir vire à l’aigre et la nausée pointe. La brutalité pure est assourdissante. On se pince le nez. Pourtant, la cruauté, sous toutes ses formes, devrait être inacceptable. Après tout, que ce soit avec des tenailles incandescentes ou à grands coups de digressions sardoniques, il s’agit d’humilier autrui jusqu’à nier sa nature humaine. Paradoxalement, la cruauté participe à la compréhension des êtres et reste acceptable parce qu’intellectuelle. Mais la violence ravale le spectateur au rang de bête ou de tortionnaire. Pire, il devient le témoin impuissant d’événements qu’il n’arrive plus à comprendre et dont on ne peut deviner la fin. Le spectateur encaisse chaque coup porté au corps du supplicié et finit par abdiquer en souhaitant que vienne au plus vite la fin de son calvaire. Tout son dégoût se portera alors vers le réalisateur, jugé seul coupable de nous avoir compromis dans cette expérience radicale, même si l’on oublie volontiers que c’est notre curiosité qui nous a poussés à la tenter.



WELCOME TO THE HOSTEL SLOVAKIA

Josh (Derek Richardson), jeune touriste américain passant ses vacances en Europe, aurait dû écouter son instinct et fuir la Slovaquie à temps. La bêtise, imprégnée de tentation libidineuse, l’a fait changer d’avis et retarder son départ. Après avoir succombé à une bonne cuite, il se réveille dans une pièce qui semble désaffectée. Une cagoule réduit sa vision. On aperçoit, en cam&ea [...]

Il vous reste 70 % de l'article à lire

Ce contenu éditorial est réservé aux abonnés MADMOVIES. Si vous n'êtes pas connecté, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous et accéder à votre espace dédié.

Découvrir nos offres d'abonnement

Ajout d'un commentaire

Connexion à votre compte

Connexion à votre compte