La parodie est un art complexe. Il ne suffit pas d’observer celui que l’on veut moquer pour faire rire à ses dépens. Copier en moins bien n’est jamais drôle. Il faut disséquer l’oeuvre et mettre à jour son architecture narrative pour, enfin, en explorer les ultimes prolongements artistiques. Et, enfin, on tient ce qui touche, la raison de ce qui nous attire. Et l’on en vient à comprendre pourquoi tout cela nous émeut. Car si l’on s’acharne à tant travailler, c’est bien que le sujet en vaut la chandelle. On se sent au plus proche de celui que l’on raille, même dans ses excès les plus morbides. Parodier est un acte d’admiration et parfois d’amour. Un véritable engagement. Comme Mel Brooks, on peut décliner un savoir-faire subtil et empathique à coup de clins d’oeil nostalgiques des temps révolus du film d’horreur des années 30. Mais on peut aussi s’immiscer dans des films que l’on aurait voulu faire. Peter Jackson reproduit jusqu’aux conditions économiques précaires du renouveau du film de genre à l’aube des années 80. Une véritable profession de foi qui allait lui permettre de devenir un réalisateur incontournable de notre époque. Mel Brooks, en produisant Elephant Man du jeune David Lynch, accomplissait lui aussi son plus profond désir. Il est à l’origine de ce film classique et parfait dont on peut deviner les prémices dans sa satire de Frankenstein. En homme avisé, il a eu l’élégance de confier la mise en scène à plus fort que lui.

BORN BAD

Résumer Bad Taste reviendrait à faire une longue liste de citations plus ou moins explicites. Disons que des extraterrestres ont mis la main sur les habitants d’un village pour alimenter leurs fast-foods en chair humaine. Un groupe de cinglés, rednecks sur les bords, [...]