Sous la protection du génial dramaturge, rien de détestable ne peut arriver. Mais le cinéma, y compris dans ses dérives les plus fantaisistes, se nourrit de la réalité. À l’inverse, le théâtre aime à lui tourner le dos. De plus, adapter une pièce sans la trahir, peut conduire à filmer des gens qui parlent d’un événement que nous ne voyons jamais. On aime découvrir à l’écran ce que l’on ne voit nulle part ailleurs. Plutôt que d’entendre les personnages sans cesse déblatérer sur d’obscures batailles que seuls quelques historiens avisés connaissent, les cinéastes préfèrent les montrer. Au diable le château glacial et ses décors convenus. On lui préfèrera les affrontements dans les Highlands écossais, sublimes d’escarpements et de brume, ou les plaines andalouses inondées de soleil. Mais une nouvelle difficulté guette. Ces combats tant et tant évoqués suscitent chez tous les aficionados les commentaires les plus profonds. Il ne s’agit pas simplement de montrer une bataille, mais un chaos symphonique, donnant sa chance aux valeureux comme aux misérables, et dont personne ne réchappe vraiment. Il faut être imaginatif. Les clichés, même rénovés, ne seront jamais un équivalent aux vers du grand dramaturge. 

MACBETH DANS LA BRUME

Macbeth fait la guerre. Depuis que trois sorcières lui ont prédit le plus bel avenir, il est persuadé que l’accomplissement de son destin se fera par le sang versé de ses ennemis. La folie est un sujet complexe à illustrer. Souvent, la mise en scène se contente d’ép [...]