Séquence(s) n°297

Réduits à une taille microscopique, des hommes se confrontent à un nouvel univers et voient le temps passer différemment. D’inoubliables tours de magie cinématographiques aux résultats diamétralement opposés…
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Réduits à une taille microscopique, des hommes se confrontent à un nouvel univers et voient le temps passer différemment. D’inoubliables tours de magie cinématographiques aux résultats diamétralement opposés… 

Muter, changer, vieillir. Peu importe. Nous voilà partis jusqu’au déclin et au-delà. Personne ne peut s’empêcher de tenir les comptes des jours, des années et du délitement de nos corps. Cette métamorphose de nous-mêmes, oppressante jusqu’à l’obsession, est au coeur de toutes les histoires. Quel que soit le récit, quel qu’en soit le style, on en revient toujours à ça. Et le cinéma, qui est l’art du temps qui passe, y puise sa spécificité. Le montage accélère, ralentit, stoppe et parfois revient en arrière. Finalement, un film ne consiste qu’à montrer les conséquences d’une durée. Personne ne partage la même perception du temps. Les cinéastes construisent leur style sur cette différence d’appréciation. Tout nous ramène à la temporalité, cette notion obstinément personnelle et fluctuante. Deux metteurs en scène tels que Richard Fleischer et Jack Arnold, d’un même âge, nés à quelques kilomètres l’un de l’autre, oeuvrant pour un cinéma spectaculaire et distrayant, ne pourront jamais s’accorder. Pourtant, leurs héros subissent le même traitement. D’un côté, une équipe de scientifiques volontaires est miniaturisée puis injectée à l’intérieur du corps d’un patient tombé dans le coma. Sa mission consiste à désintégrer une tumeur à coups de laser. Et de l’autre, ce pauvre Scott Carey (Grant Williams), qui a eu la malchance de traverser un nuage radioactif et rétrécit peu à peu, jusqu’à devenir une proie pour les araignées de sa cave. On attendrait une mise en scène toute dédiée aux différences de taille, au paradoxe des proportions tronquées. Tant s’en faut. C’est bien le temps qui préoccupe les deux réalisateurs. Et plus précisément, sa perception par ces êtres humains devenus subitement anormaux. 

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