Séquence(s) n°296
À vrai dire, on ignore de quoi il s’agit exactement. Cela a pour nom Fight Club à Los Angeles, ou mutisme dépressif à Farö, une île au large de la Suède. On ne sait pas quoi en dire et quand on l’évoque, on s’expose au pire du pire. Alors, prudemment, on se tait. On enfouit tout ça dans les tréfonds de notre cerveau, toujours méfiant vis-à-vis de ceux qui prétendent nous en parler et se croient capables d’apaiser nos tourments. Évidemment, notre esprit ne sait pas vivre une telle frustration. Il rumine, contourne les interdits, vagabonde et finit par fantasmer. On se met à parler avec un autre, celui qui comprend tout et qui dit tout ce que l’on voulait entendre. Un devient deux. Celui qui veut raconter une telle histoire sait bien qu’il n’échappera pas à ce morceau de bravoure. Le face-à-face avec soi-même devient l’ultime étape d’une longue enquête sur la personnalité troublée d’un héros. Les scènes précédentes ne semblent alors qu’une longue veillée d’armes où chacun aiguise consciencieusement ses poignards. On se prépare au combat, paré à débusquer ce jumeau clandestin, sale petit diablotin qui nous parasite et porte le désordre en notre sein.
TU ES MOI…
Un employé de bureau insomniaque (Edward Norton), seulement appelé « le narrateur », rencontre Tyler Durden (Brad Pitt), un charismatique et insaisissable excentrique. Rapidement, ce dernier l’initie au Fight Club, assemblée informelle dont les membres ont pour activité principale de se battre entre eux. Intrigué et bientôt fasciné, notre héros abandonne tout de son ancienne vie pour suivre celui qui, désormais, est devenu son mentor. Tout fonctionne à merveille jusqu’au jour où Durden disparait. Par [...]
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