
Séquence(s) n°295
Les pervers aiment l’ordre. Le leur, principalement. Et quand ils se risquent à l’exprimer, ils sont, pour le malheur de tous, souvent les seuls à se comprendre. Cela pourrait ne revêtir que peu d’importance, à condition qu’ils ne soient pas en capacité de l’imposer aux autres. Les pervers n’aiment pas les familles. Ils n’y trouvent jamais leur place, n’en supportent pas les usages, ni les relations qui en découlent. À vrai dire, ils prennent un réel plaisir à piétiner tout cela, ce terreau fertile à leurs pires errements. De leur côté, les enfants n’aiment pas que les choses changent. Ils respectent les règles établies et aiment à penser leur petit monde perpétuel. Réalisant combien les adultes, soumis à la moindre épreuve, peuvent devenir lâches et corrompus face au danger, ils ne tergiversent pas. Protégeant leur famille, ils se dressent contre toute agression. Même s’ils peuvent paraître risibles avec leur physique de crevette, ils n’hésitent pas à lutter contre le premier quidam osant s’aventurer dans leur pré carré. Ils défient, et, imprudemment se lancent, poings en avant, en un combat dont l’issue semble décidée d’avance. Ils y laisseront des plumes, voire plus. Les pervers n’ont qu’une notion très approximative du mal qu’ils font. Les enfants estiment assez mal leur force. Pourtant ils luttent, parfois triomphent, mais finissent toujours par trinquer.
LA NATURE DU MAL
Harry Powell (Robert Mitchum), pasteur de pacotille mais vrai salaud, harcèle John (Billy Chapin) et sa soeur Pearl (Sally Jane Bruce). Il a la certitude que les deux gamins savent où leur père, exécuté il y a peu, a caché le butin de son dernier hold-up. À court d’arguments, John a prétendu qu&rsquo [...]
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