Séquence(s) n°288
Par orgueil, le pilote d’essai Chuck Yeager (Sam Shepard) a manqué de clairvoyance. Il a refusé de participer au premier programme spatial de la NASA. Héros de l’US Air Force, il ne souhaite pas se compromettre dans ce simulacre de pilotage. Pour lui, les fusées sont juste bonnes à envoyer une chienne ou des chimpanzés faire un tour dans l’espace. Le pire est d’amerrir dans une capsule, sans hublot ni poste de pilotage digne de ce nom, accrochée telle une marionnette grotesque à des parachutes multicolores. Mais quand le vent a tourné, il a rapidement compris son manque de discernement. Ringardisés par les astronautes, les pilotes d’essai ont été immédiatement relégués au rang de héros de seconde zone. Chuck Yeager va tenter néanmoins un dernier coup. Une véritable folie qu’il improvise par une après-midi de lassitude et d’ennui. Ce jour-là, Yeager a décidé de tester les capacités de son nouvel avion.
OBSERVER SON HÉROS
Le montage alterne gros plans du pilote, inserts de ses manoeuvres et l’avion qui file à la verticale vers les cieux. Tout, au diapason de l’entêtement de Yeager, semble réglé pour offrir le spectacle d’un nouvel exploit. Mais rapidement, un plan vient tout chambouler. L’avion, dans une diagonale parfaite, semble se diriger directement vers le soleil. La référence au mythe d’Icare est évidente. Et lorsque l’on revient sur le visage du pilote, on comprend que rien n’est plus pareil. À tel point qu’un court plan subjectif nous offre, pour la première fois, une vision altérée de la réalité. Nous allons partager avec lui ce moment si rare lors duquel il lui arrive de douter et, même, d’avoir peur. Dès lors, le montage se concentre sur le visage de Yeager. Il y a son obsession pour l’altimètre q [...]
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