Frank Miller a quand même fini par décrocher la timbale. Zack Snyder et Robert Rodriguez, ont jeté leur dévolu sur 300 et Sin City, deux des bandes dessinées les plus emblématiques de leur concepteur. Friands de nouvelles formes narratives, ces cinéastes ont immédiatement vu l’opportunité d’explorer une voie peu fréquentée, en équilibre entre film d’animation et fiction traditionnelle. Ils n’hésitent pas à remettre en cause tout ce qu’ils ont longuement et patiemment appris. En choisissant de tels extrêmes, ils savent qu’il sera difficile de répondre conventionnellement aux interrogations qui font le quotidien d’un metteur en scène. Tout est remis en cause, jusqu’à la façon de fabriquer le film. Peu de décors, des fonds techniques de couleur verte ou bleue devant lesquels les acteurs doivent imaginer les situations les plus diverses. Le réalisateur doit alors se glisser dans la peau d’un mutant : le metteur en scène-graphiste. Ils ont tout de même opté pour des genres très connotés : le péplum et le film noir. Les clichés inhérents à chacun sont des guides salvateurs qui permettent au spectateur de toujours retrouver son chemin. Car l’innovateur prend le risque que, d’un seul coup, la machine s’emballe et que tout devienne ingérable. Et surtout, il lui revient d’être parcimonieux avec le visuel afin qu’il n’envahisse pas trop l’oeuvre au détriment de la dramaturgie. On a vu trop de films techniquement irréprochables où l’émotion était laissée pour compte. Une histoire, aussi magnifiée soit-elle, reste une histoire. 



BULLE INTIMISTE 

À la veille de partir à la guerre, Leonidas (Gerard Butler) se morfon [...]