Séquence(s) n°283
La première victime du Diable reste toujours celui ou celle dont il prend possession. Elle sera choisie parmi les frustes ou les innocents. C’est toujours quelqu’un dont on ne peut suspecter de la moindre malveillance, quelqu’un que l’on protégerait volontiers contre toutes les injustices du monde.
Son choix peut s’attarder sur Regan (Linda Blair), la fille d’une actrice en vue. Ou Alina (Cristina Flutur), amoureuse transie de sa camarade Voichita (Cosmina Stratan) qu’elle a connue à l’orphelinat et qui, maintenant, est devenue nonne. Le Diable choisit soigneusement les protagonistes. Une fois ses pièces disposées sur l’échiquier, il ne lui restera plus qu’à engager la partie. Elle ne se joue jamais de la même façon. Chaque adversaire mérite sa stratégie.
Quand le Père Karras (Jason Miller) accepte d’aider Regan, il est loin de se douter de ce qui l’attend. Pourtant, dès son arrivée dans la maison de Chris (Ellen Burstyn), il ne peut plus avoir le moindre doute. Finie la douceur des séquences précédentes, baignées d’une belle atmosphère automnale. Nous sommes plongés dans une lumière lugubre, bleutée plus que de raison. Le réalisme, qui jusque-là guidait cahin-caha le récit, disparaît immédiatement à l’entrée du prêtre dans la chambre. On pouvait jusqu’alors penser que Regan souffrait d’une maladie psychologique aigüe. Nous la retrouvons râlant un souffle fétide. C’est désormais une bête, prête à soulager son exécration sur le premier venu. Un court plan, au travers l’ouverture de la porte, nous avertit des changements. Le gros plan du visage déformé de la jeune fille enfonce le clou. La surprise vient d’ailleurs. Une voix rauque et masculine s’échappe d’une bouche noire et édentée.
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