Séquence(s) n°280
L’arrogance de celui qui croit savoir laisse place à la folie de celui qui croit manipuler. C’est certainement le destin qui était promis à Cobb (Leonardo DiCaprio) si sa femme Mal (Marion Cotillard) ne l’avait devancé. Ils sont les inventeurs d’un procédé révolutionnaire capable d’influencer autrui en pénétrant dans ses rêves. Mais l’on ne ressort que rarement intact de telles épreuves. Ayant de plus en plus de difficultés à discerner songe et vérité, Mal va se donner la mort. Finalement, comme tout un chacun, Cobb ne peut que recourir au rêve pour retrouver celle qu’il a tant aimée. Plutôt que de laisser Ariadne (Ellen Page) l’espionner dans ses rêves, il décide de lui raconter les circonstances du drame. Et dans un film où tout est fantasme, pour la première fois, il se met réellement à nu. Mais le cinéma est un allié pervers et transformiste. Il aime draper la vérité de l’étoffe dont sont faits les rêves les plus secrets. Et l’on a toujours du mal à y retrouver son chemin. C’est un banal couloir d’hôtel. Un léger travelling s’avance discrètement vers Cobb. L’écran s’obscurcit. On comprend, lorsqu’elle s’ouvre, que nous sommes, maintenant, devant la porte d’une chambre. Nous entrons.
PERTE CONTRÔLÉE
Un nouvel espace s’offre au spectateur. Dès à présent et pour toute la séquence, la mise en scène se fera en caméra portée. Rien de très ostensible, mais suffisamment perceptible pour induire un sentiment de vérisme. La stupeur se lit sur le visage du héros. Nous avions déjà entrevu des meubles renversés. Nous reculons pour l’accompagner plus avant dans la pi&e [...]
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