Scary Stories de André Øvredal

Scary Stories

Dérobant un vieux livre dans une maison réputée hantée, un groupe d’adolescents libère une force destructrice sur leur ville, émanant de l’imagination d’un fantôme revanchard. Imbibé de l’ADN de Guillermo del Toro, Scary Stories ressuscite un cinéma d’horreur familial que l’on croyait perdu depuis l’époque de Poltergeist.
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Comme le notait récemment Guillermo del Toro durant sa tournée promotionnelle, le genre horrifique est divisé en deux spécimens distincts : d’un côté les films appelant à obéir à une structure institutionnelle et de l’autre, les films anarchistes, emprunts d’un esprit profondément rebelle. S’il est produit par un grand studio et s’inscrit a priori dans une approche confortable du genre (la classification est PG-13 aux États-Unis et tout public avec avertissement en France), Scary Stories appartient bel et bien à la seconde catégorie. Adapté d’une collection de nouvelles pour enfants entamée en 1981 (1) et ponctuée d’illustrations cauchemardesques signées Stephen Gammell, le long-métrage aurait pu choisir d'installer son intrigue dans les années 80 et d’exploiter la fibre nostalgie qui a fait la fortune de Super 8, Stranger Things ou Ça. Del Toro et ses coauteurs Marcus Dunstan et Patrick Melton (The Collector pour le meilleur, les suites de Saw à partir du quatrième opus pour le pire), optent pour une temporalité un peu plus risquée, et situent leur récit à l’aube de l’élection de Richard Nixon. La démarche n’est pas innocente : les mensonges du 37e Président des États-Unis planent implicitement sur un script où une élite intouchable manipulent la vérité à sa convenance. Ce contexte implanté dans les années 60 a d’autres effets bénéfiques sur le film, permettant par exemple à del Toro et au réalisateur André Øvredal de puiser dans l’aura contestataire de La Nuit des morts-vivants de George Romero (directement cité à l’écran), ou de se débarrasser des téléphones portables et connexions Internet qui plombent le genre horrifique depuis près de dix ans. Certes, le second acte ressort la vieille astuce des archives municipales pour relancer une intrigue au point mort, mais cela nous change au moins de l’horripilante recherche Google…



GO GIRL
S’il n’est pas en soi un film méta, Scary Stories n’en incorpore pas moins un discours sur la création, posé par une voix off d’ouverture dans la droite lignée de celle du [...]

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