Sang d'encre n°317

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TOD BROWNING : UNE VIE AVEC LES FREAKS DE BRET WOOD
LA LIBRAIRIE DU JOUET – 280 PAGES
Réduit à Freaks – la monstrueuse parade, victime d’une répudiation prématurée des studios, Browning reste méconnu. Il reste en fait peu d’oeuvres existantes pour évaluer son importance. Grâce à la récente rétrospective de la Cinémathèque française, nous avons enfin droit à la toute première biographie conséquente en français, par l’historien américain Bret Wood. Tod Browning : Diabolist of the Cinema, rédigé en 1993, est même inédit dans sa langue d’origine. On passera vite sur le découpage final de l’archi connu Freaks pour s’appesantir sur le reste, une vie de cinéma, de dissimulations et de mensonges, au point que Browning se confond avec les thématiques les plus fortes de son oeuvre. Wood a fouillé dans de nombreuses archives de cinéma, a épluché la presse locale, notamment de Louisville, dont Browning était natif, reconstituant des débuts moins romanesques que la légende. Puis toute la carrière se déroule : Griffith, dont il est l’assistant, les women pictures de l’Universal avec Priscilla Dean, les contrariétés avec les producteurs, les périodes de dépression et d’alcool, l’indépendance d’un auteur qui parvient enfin à imposer des drames aussi poignants que grinçants, jonglant habilement avec des motifs que le naissant code Hays condamnait. Équilibriste sur le fil d’une extravagance risquée, Browning a insufflé dans le cinéma hollywoodien un goût extravagant pour l [...]

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