Sang d'encre n°311
JACQUES TOURNEUR
COLLECTIF DIRIGÉ PAR FERNANDO GANZO
CAPRICCI – 224 PAGES
À l’occasion d’une rétrospective à la Cinémathèque Française qui vient de s’achever (comment ça, vous n’y êtes pas allés ?), cet ouvrage revient sur celui qui a jadis révolutionné le cinéma fantastique en le déviant vers les démons intérieurs. Avec sa trilogie des années 1942-43 (La Féline, Vaudou, L’Homme-léopard) complétée plus tard par le génial Rendez-vous avec la peur, Tourneur délaisse l’attirail gothique et les monstres patrimoniaux au profit d’une approche suggestive, portée par une photo oscillant entre blancheurs fatales et noirs profonds. Mais le grand intérêt du bouquin est de rappeler que cette démarche se retrouve dans la quasi-totalité des oeuvres du Franco-Américain, même les courts-métrages de ses débuts à Hollywood, où Mathieu Macheret décèle « le sentiment d’un outre-monde se mouvant sous la surface des choses ». De fait, des personnages tâtonnant dans des univers labyrinthiques, avec une constante perplexité, hanteront aussi des films noirs discrètement oniriques, des thrillers politiques ambigus, mais également des titres appartenant à des genres qui semblaient pourtant s’y prêter bien peu : westerns présentant à la fois des personnages débonnaires et des éclats de violence aveugle et cruelle (c’est tout le sens du texte de Fernando Ganzo), bandes d’aventure à bout de souffle où l’héroïsme est comme éteint. La republication d’entretiens d’époque avec Tourneur parachève une lecture indispensable.
G.E.
DARKNESS, CENSURE & CINÉMA (1. GORE & VIOLENCE)
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DARKNESS, CENSURE & CINÉMA (1. GORE & VIOLENCE) – ÉDITIONS LETTMOTIF &nda [...]
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