
Sang d'encre n°289
LA DIVINE COMÉDIE
DE GÔ NAGAI – 258 PAGES (3 TOMES) – BLACK BOX ÉDITIONS
Généralement associé à de doux souvenirs d’enfance liés à la découverte traumatisante de Goldorak sur des tubes cathodiques antédiluviens, le nom de Gô Nagai est surtout prisonnier d’un « malentendu français ». Très peu traduites dans l’Hexagone, les oeuvres du mangaka sont autant des modèles d’avant-gardisme que de précieux témoignages subversifs qui ont transformé la bande dessinée japonaise et infusé plus généralement la culture populaire mondiale. Bousculeur de codes, créateur de modes, et ex-tête de Turc des associations conservatrices et moralistes, Gô Nagai n’est pas que le papa-pilote d’un robot géant cornu lanceur de haches. Inventeur de l’érotisme burlesque avec Harenchi Gakuen (1968, littéralement « l’école impudique », inédit en France) et de la science-fiction mecha avec Mazinger Z (1972), il dévoie l’image de la magical girl avec Cutie Honey (1973, bientôt publié chez Isan Manga) et érotise le super-héroïsme avec Kekko Kamen (1974, inédit en France). Il s’impose également comme un grand réformateur de l’horreur avec Devilman et Violence Jack, deux séries-chocs dont l’influence se mesure de Tetsuo Hara (Ken le survivant) à Kentaro Miura (Berserk), et pourquoi pas jusqu’aux Titans de Hajime Isayama. Passionné de mythologie occidentale (notamment des récits initiatiques), il y pioche volontiers des éléments et des personnages qu’il recycle ou refaçonne, quand il ne s’attaque pas directement à l’adaptation, comme c’est le cas avec La [...]
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