Sang d'encre n°287

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VIENS VOIR LES MAGICIENS
Producteur bonimenteur, concepteur d’affiches légendaires, fanzineux érudits et… survivants d’une apocalypse infectieuse peuplent les bonnes feuilles de notre sélection de l’été. La plage sera Mad ou ne sera pas !

COMMENT J’AI TERRIFIÉ L’AMÉRIQUE – 40 ANS DE SÉRIES B À HOLLYWOOD

DE WILLIAM CASTLE – CAPRICCI – 311 PAGES – 20 €.

Cet ouvrage est la traduction de l’autobiographie, publiée en 1976, de William Castle, producteur filou et inventif, cinéaste pas si mineur que cela et dont l’influence s’étend de John Waters à Joe Dante. Showman accompli, il mène ses mémoires avec entrain, ménage ses effets, soigne les entrées des monstres (Welles, Joan Crawford, le mime Marceau), déclenche l’hilarité par le récit des gimmicks qui assurèrent sa renommée : assurer le public contre la mort pour Macabre, faire surgir un squelette dans la salle projetant La Nuit de tous les mystères, au moment même où Vincent Price manipule à l’écran son propre squelette. Il y a des pages formidables sur Harry Cohn, le mogul autoritaire de la Columbia sous la férule duquel il fit ses gammes. Moment de comédie pure : Castle s’installant à la table de Vincent Price, morose, et commençant à le dérider en lui racontant comment il précipitera son épouse dans un bain d’acide dans La Nuit de tous les mystères. D’autres pages sur Sam Katzman, producteur réputé pour sa radinerie crasse, achetant des bonnets de bain pour faire croire que les figurants jouant des Apaches étaient chauves. Castle tournait alors une série B par mois, westerns, polars, péplums. Katzman résume ainsi à Castle Le Serpent du Nil : « C’est mon film le plus ambitieux à ce jour. C’est à propos de cette fille, Cléopâtre, de Marc Antoine et de ce type, Jules César. ». Toute une partie est dédiée à Rosemary’s Baby que Castle produisit. Bref, un sacré voyage au coeur d’un cinoche perdu à tout jamais.

Christophe Bier



CRUELER THAN DEAD TOME 1
DE TSUKASA SAIMURA ET KOZO TAKAHASHI – 208 PAGES – GLÉNAT – 10,75 €

Défini dans son fond comme dans sa forme par une catharsis remontant aux évidents trauma [...]

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