Sang d'encre n°283
CONTES DE L’AU-DELÀ : LE CINÉMA DE M. NIGHT SHYAMALAN
Comme les auteurs le remarquent eux-mêmes, ce livre arrive paradoxalement à un moment où l’auteur du Sixième sens, naguère érigé en label de qualité, a perdu toute aura commerciale à Hollywood, à tel point que son nom n’apparaissait même plus dans la promotion de l’incroyablement sous-estimé After Earth. Ces sept mini-essais démontrent pourtant l’absolue cohérence de Shyamalan, se reconduisant d’histoire en histoire : en gros, une cellule familiale disloquée ou mutilée doit se ressouder dans un espace confiné, afin d’apprendre à voir la dimension surnaturelle du monde et, par-là même, de surmonter la peur et entamer le travail du deuil. Les textes les plus intéressants sont peut-être ceux qui adoptent une approche transversale, comme celui parlant de l’influence des philosophies orientales chez un cinéaste américain d’origine indienne, dont les plans accueillent souvent le frisson animiste d’une nature soulignant les affects des personnages, un peu à la manière de Miyazaki. Un autre évoque les expériences communautaires utopiques du XIXe siècle, à propos de ces lieux clos à la fois protecteurs et mortifères qu’on trouve dans Signes ou Le Village. Mais tous les contributeurs se rejoignent pour noter l’indécrottable optimisme des films, qui commencent presque toujours APRÈS une mort tragique. Sans doute est-ce ce qui place actuellement Shyamalan en porte-à-faux avec le système hollywoodien. Hugues Derolez, le coordinateur de l’ouvrage, conclut cependant en énumérant des projets grâce auxquels, qui sait, il pourrait se retrouver de nouveau synchrone avec les évolutions de l’industrie : le petit budget The Visit, la série télé Wayward Pines, ou encore le myst&ea [...]
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