
Sang d'encre n°281
MIND GAME
Il s’agit d’un monstre : 656 pages d’un récit syncrétique où l’intime s’explore, s’expose et s’explose ; où l’humour grivois, régressif et nonsensique vient tirer les ficelles d’une réflexion existentialiste ; et où chaque chapitre apparaît comme les composantes d’une galaxie métaphysique dont le héros cherche à approcher toutes les étoiles. Aucune prise de psychotrope n’est nécessaire au voyage, Mind Game impose son caractère propulsif à chacune de ses cases, à la fois précises et chaotiques, et ouvre des perspectives spirituelles à ses héros comme à ses lecteurs. Alors oui, balancé tel quel, ce « menu » ressemble vaguement à une compilation new age préparé par un chef-gourou jamais redescendu de sa montagne. Mais la lecture de Mind Game relève définitivement du grand saut cosmogonique et cathartique : l’auteur Robin Nishi s’ouvre en deux, exhibe ses doutes, ses faiblesses et ses croyances, et laisse ses personnages devenir les éléments fondateurs d’un univers qui progressivement dévoile un « coeur » fragile, beau et complexe. Révélé au public occidental en 2004 via une brillante adaptation animée produite par Studio 4°C et signée Masaaki Yuasa, l’histoire de Mind Game est désormais accessible sous sa forme brute et intégrale (au Japon, le manga a été publié en trois tomes aujourd’hui épuisés), après avoir été longtemps repoussée par son vaillant éditeur français. Mais au fait, ça parle de quoi ? De yakuzas, d’une baleine, [...]
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