Sang d'Encre N°279
REDNECK MOVIES, RURALITÉ ET DÉGÉNÉRESCENCE DANS LE CINÉMA AMÉRICAIN
Maxime Lachaud avait déjà coécrit une étude brillante sur les mondos (Reflets dans un oeil mort en 2010). Il récidive, seul aux commandes, avec un autre sujet crapoteux et délaissé (il n’existait que deux livres en anglais) : les redneck movies, dans un ouvrage édité par Rouge Profond qui complète d’ailleurs ainsi les nombreux essais du catalogue de la société sur le cinéma américain. Même si la dernière partie traite des tentatives non américaines du genre (Le Réveil dans la terreur pour l’Australie, La Traque pour la France), l’objet, comme le souligne le sous-titre, est la ruralité et la dégénérescence dans le cinéma US. Car « redneck » est un terme plutôt dépréciatif, traduisible par cul-terreux, plouc ou péquenaud, et désignant généralement les loqueteux du Sud. Lachaud mentionne de notables précurseurs (Child Bride en 1938), mais le genre s’impose dans les sixties avec la sexploitation. L’atmosphère poisseuse de Lorna de Russ Meyer ou le village sudiste joyeusement meurtrier de 2000 Maniacs ! jette les bases d’un nouveau territoire de l’horreur, sociale et/ou fantastique : un bled isolé, travaillé par le sexe et la violence, la corruption, le racisme. Le polar peut s’y déployer (Justice sauvage de Phil Karlson) mais aussi l’épouvante. Aux touristes égarés en bagnole, représentants de la civilisation urbaine et de l’argent, les ruraux crasseux font subir les pires avanies. Les forêts abritent de nouveaux monstres armés de tronçonneuses, victimes de la crise &eac [...]
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