Rencontre : Mamoru Hosoda

Invité d’honneur du dernier Tokyo International Film Festival, où lui était consacrée une rétrospective intégrale, Mamoru Hosoda a pris le temps de répondre à nos questions de journaliste jetlagué, dans une atmosphère stricte mais avec une décontraction et une spontanéité égales à son talent.
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À quel moment de votre vie avez-vous eu le déclic de l’animation ?

(il réfléchit) Si je me souviens bien, j’étais en sixième année de primaire (l’équivalent du CM2 dans le système scolaire français – NDLR) quand le désir de faire de l’animation m’a attrapé. Nous étions en 1979, et pendant les vacances d’été, deux films sont sortis sur les écrans japonais : d’abord le long-métrage Galaxy Express 999 de Rintaro, puis Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki. Ces deux films ont littéralement libéré quelque chose en moi. Ç’a été un choc et j’ai su, après les avoir découverts, que c’était bien ça que je voulais faire de ma vie.

Avez-vous déjà hésité entre faire du manga et de l’animation ?

À vrai dire, je n’ai jamais hésité une seule seconde. J’ai toujours voulu être réalisateur, et quand bien même je suis un gros lecteur de mangas et que j’adore dessiner, ce qui me stimule profondément, c’est bien le cinéma. L’équation était donc simple : dessin + cinéma = animation. Mes envies étaient, et sont, toujours très claires.

Vous aviez 15 ans quand vous avez réalisé votre première séquence d’animation. Pouvez-vous nous parler de ce galop d’essai ?

J’étais au collège et j’avais effectivement 14 ou 15 ans. C’était un petit film d’une minute, d’environ mille feuilles, que j’ai filmées à l’aide d’une caméra 8 mm. C’était un projet évidemment autoproduit, dans lequel il y avait des dragons et des avions de guerre. Je trouvais ça dommage d’être le seul spectateur de ce très court-métrage et j’ai donc fait une projection à l’école, durant la fête de fin d’année. Puis, plus tard, quand je suis entré au lycée, j’ai participé à un concours organisé par Toei Animation et je leur ai envoyé mon film. Celui-ci leur a plu et, très simplement, ils m’ont rappelé et m’ont proposé de travailler pour eux quelque temps après.

Et comment vous sentiez-vous quand vous êtes entré chez Toei Animation ? Étiez-vous confiant ? Ou, au contraire, aviez-vous peur de vous retrouver dans ce milieu réputé difficile ?

J’étais très confiant au départ. Vous comprenez, ils avaient aimé mon premier film, c’était déjà une victoire. Pour être plus précis, je suis rentr&eacu [...]

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Commentaire(s) (1)
banditmanchot
le 15/12/2016 à 09:32

J'avais été agréablement surpris par "La traversée du temps", mais définitivement épaté par "Summer Wars". "Les Enfants Loups" était très beau aussi... Par contre j'avoue que sur son "Garçon et La Bête" j'ai été moins emballé. J'y suis allé les yeux fermé mais finalement je lui ai trouvé moins de fluidité narrative et une intrigue moins subtile que dans ses 3 précédentes oeuvres.

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