Rencontre Hideo Nakata

Double prétexte : la première mondiale lors du dernier Étrange festival de GHOST THEATRE et la sortie en Blu-ray de RING chez Filmedia nous ont motivés à (re)questionner le cinéaste Hideo Nakata.


Vous n’en avez pas marre qu’on vous parle toujours de J-horror ?

(rires) Oui et… non. « Oui », car tout le monde me rabâche ce terme, effectivement. D’ailleurs, qui a inventé cette expression au final ? Aussi, je vous répondrai « non » car cette appellation permet de bien cerner tout un courant très typé qui se différencie de ce qu’on peut voir ailleurs dans le registre de l’horreur. Si on me range dans cette case, ça me va. Vous savez, j’accepte volontiers les étiquettes. 

Et que pensez-vous de la « digestion » de l’horreur japonaise par le cinéma fantastique occidental et notamment américain ?

Euh… À vrai dire, je vois très peu de films d’horreur contemporains. C’est plutôt à moi de vous poser la question : à quoi ressemble le fantastique aujourd’hui ? Quelle est la tendance actuelle ?

Il y a beaucoup de films qui fonctionnent sur le principe du found footage. Des très petits budgets, extrêmement marketés, comme les productions de Jason Blum par exemple.

Je vois… (il réfléchit) L’année dernière, je suis retourné à Hollywood pour assister à plusieurs réunions, notamment chez Dreamworks qui avait produit The Ring 2, si vous vous souvenez. J’ai constaté qu’aujourd’hui, il y a effectivement une politique de surproduction, comme s’il fallait inonder un marché avec un maximum de choses faites pour très peu d’argent. 

Et quand vous tournez aujourd’hui, repensez-vous à vos années passées aux côtés de Masaru Konuma (réalisateur célèbre pour ses films SM : Fleur secrète, La Vie secrète de Madame Yoshino, etc. – NDLR) en tant qu’assistant ? 

Oui, bien sûr.

Je trouve intéressant que vous ayez appris avec un réalisateur qui malmenait l’image de la femme, alors que votre sensibilité est plus féministe, dans le sens où vos personnages sont très souvent des héroïnes pétries d’abnégation.

(rires) Avez-vous vu Une femme à sacrifier (film de Masaru Konuma de 1974 dans lequel l’actrice culte Naomi Tani est particulièrement mise à nue ! – NDLR)

Oui, justement, je l’ai vu lors de la carte blanche que L’Étrange festival vous a offerte il y a de ça 10 ans maintenant…

Votre remarque est int&ea [...]

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