Rencontre : Harry Bromley Davenport

Expatrié aux États-Unis depuis les années 90, Harry Bromley Davenport doit l’essentiel de sa (modeste) renommée à Xtro, un film culte auquel il a donné deux suites qui n’ont pas rencontré le succès escompté. À l’occasion de la sortie d’un nouveau Blu-ray (chez Second Sight) de son oeuvre la plus populaire, le Britannique revient, sans langue de bois, sur les aléas d’une carrière en dents de scie…
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Avant de réaliser Xtro, vous avez fait vos armes sur Whispers of Fear, un thriller méconnu que vous décrivez comme une relecture du Répulsion de Roman Polanski. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce film introuvable en vidéo ?

C’est un tout petit long-métrage qui a été financé par un groupe de pornographes de New York. Ils bénéficiaient d’une sorte de crédit d’impôt destiné à la réalisation d’oeuvres « classiques ». Whispers of Fear est un film de maison hantée et, même s’il n’est pas trop mal réalisé, le résultat est très ennuyeux. (rires) J’en possède désormais les droits et je préfère ne pas le dévoiler aux yeux du monde. Ça nous a quand même pris cinq semaines pour le tourner, ce qui a d’ailleurs été un problème pour ces producteurs issus de la pornographie, car ils n’avaient pas l’habitude de tels délais ! Mais je n’ai pas grand-chose d’autre à dire dessus, vous savez.


Un an après, vous avez également coécrit le scénario du Cercle infernal, qui est très apprécié, ici, en France. Comment s’est passée cette expérience ?

Ma participation s’est limitée aux prémices du projet. J’ai écrit une première adaptation du livre, un très bon livre, d’ailleurs (écrit par Peter Straub – NDR). Je ne sais pas si mon script était bon, lui, car je me souviens surtout que j’étais très fatigué à l’époque. C’est peut-être pour ça que les producteurs ont ensuite fait appel à quelqu’un d’autre, car je me souviens qu’ils ne voulaient plus du tout de moi. J’ai surtout fait ce scénario parce que Mia Farrow faisait partie du projet, et pour l’argent qu’on m’a proposé. Je n’ai pas trop aimé la façon dont j’ai été traité, mais ce n’est pas grave, les choses se passent ainsi dans ce business.


Parlons de Xtro. Il s’agit d’un film assez unique et inclassable. Cette originalité a-t-elle posé problème au moment de monter le projet ?

Ce qu’on voulait, c’était mélanger le drame et le film d’horreur, même si au final, l’atmosphère assez étrange du film a pris plus d’ampleur que prévu. J’ai conçu l’idée avec un ami, Michel Parry, mais le projet a vraiment décollé grâce à l’arrivée d’un Américain, Mark Forstater, qui m’a décroché le poste de réalisateur. Grâce à lui et Robert Shaye, le patron de New Line Cinema, on a pu trouver l’argent nécessaire pour faire le film. Xtro est d’ailleurs l’un des premiers vrais longs-métrages qu’ils ont produits. Bob Shaye était très spécial comme type, et je le décrirais comme un « vilain noble », car si le scénario était déjà un peu bizarre, il [...]

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