Rencontre Dee Wallace
Vous présentez ce soir Red Christmas, ici à Fantasia. Vous pouvez nous en donner un avant-goût ?
Voilà votre avant-goût : HAAAAAAA !!! (rires) Oui, il y a des tas de cris dans ce film, qui est un super tour de montagnes russes horrifiques. Mon personnage est celui d’une mère qui s’apprête à vendre la maison familiale, et y a réuni tous ses proches pour le jour de Noël. C’est là qu’un intrus frappe à la porte. Ses paroles me font comprendre que, d’une manière bizarre, il fait lui aussi partie de la famille. Bon, je ne peux pas tout vous raconter, mais nous finissons par le mettre dehors, ce qui le pousse à se venger.
C’est en référence à votre passé dans le cinéma fantastique que vous êtes aujourd’hui appelée par de jeunes réalisateurs, tel Rob Zombie qui vous a dirigée dans The Lords of Salem et le remake de Halloween ?
Rob est juste un vrai fan des icônes du cinéma d’horreur. Il adore rendre hommage à des gens comme Malcolm McDowell, lequel revient dans son dernier long-métrage, 31, en compagnie d’autres anciens acteurs. Bref, Rob est assez généreux pour nous maintenir tous en vie ! (Intervention de Craig Anderson, le réalisateur deRed Christmas :) Pour ma part, j’avais écrit le rôle, celui d’une mère guidant sa famille à travers l’enfer, pour une femme dans la soixantaine. Or, il se trouve que Dee a justement cet âge et qu’elle est une excellente actrice. Cela aidait donc à dire : « Voilà quelqu’un que vous avez connu dans des tas de films d’horreur, et vous devriez voir celui-ci, car cette personne poursuit sa carrière. ». En effet, je m’étais aperçu que beaucoup de scream queens des années 70 et 80 obtiennent seulement des rôles très cons quand elles jouent aujourd’hui dans une oeuvre du genre. Des profs, des infirmières, des grands-mères… Je voulais dire : « Non, elles sont toujours dans le coup. ». (Dee Wallace reprend :) Oui, c’était vraiment une piqûre de rappel pour moi. Je voulais voir si j’étais encore capable, physiquement et émotionnellement, d’accomplir un tour de force (en français dans le texte – NDR) à la Cujo.
Durant une bonne partie de Cujo, votre personnage est effectivement enfermé avec son fils dans une voiture assiégée par un chien enragé. Le tournage a dû être fou…
Fou ! C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais faite, et j’ai passé bien plus de jours que je ne l’aurais voulu dans cette voiture. (Un moment d’hésitation) Je ne sais pas… C’était juste un flux constant de traumatismes physiques et émotionnels. Et vous savez, nous n’avons eu aucun répit. Nous étions censés avoir une pause avant d’aller dans la voiture, mais comme nous tournions en Californie du Nord et que la saison des pluies arrivait, nous n’avons finalement pas pu prendre de jours de repos. Je me souviens qu’un soir, j’étais allée dîner avec des amis qui étaient venus me rendre visite sur le tournage. Eh bien, je me suis littéralement endormie sur la table du restaurant, tellement j’étais éprouvée. Car Cujo était comme un long cri continu, et je devais donc trouver des moyens pour exprimer la terreur de différentes manières. De même, si la maman de Red Christmas était si excitante pour moi, c’est parce que je devais jouer cet énorme arc émotionnel, avec le défi de rester simple et réelle tout en ressentant néanmoins toute l’horreur que mon personnage traverse. Quand survient la première mort, j’ai ainsi marqué un temps d’arrêt. En tant qu’actrice, on a envie de lancer un grand cri d’effroi, mais je sais par expérience personnelle que ce qui prend le dessus lors de tels moments d’horreur, c’est plutôt : « Que dois-je faire pour sauver cette personne, ou les autres gens, ou moi-même ? Quel est le rôle que je dois jouer à cet instant précis de ma vie ? ». Car lorsque mon père a fait sa première tentative de suicide et que je l’ai trouvé, je suis resté [...]
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