Quel avenir pour le Space Opera ?

Les records enregistrés par Avatar de James Cameron sont trompeurs : les dernières années n’ont pas été tendres avec le Space Opera. Le genre étant promis à des lendemains mouvementés (doit-on rappeler que Star Wars Episode VII sortira fin 2015 ?), un petit retour s’imposait sur ses tentatives les plus récentes, et ses promesses d’avenir les plus fiables.

Fin 2009, soit au terme d’une décennie post-Seigneur des Anneaux presque entièrement vouée au conte de fée et à l’Heroic Fantasy, James Cameron amène son très large public à retomber sous le charme de la science-fiction. 2,8 milliards de dollars de recettes suffisent évidemment à convaincre Hollywood de réinvestir dans les extraterrestres et l’exploration spatiale. Hélas, n’est pas Cameron qui veut : marchant sur les pas d’Avatar, en brandissant l’argument de la légitimité littéraire, John Carter se ramasse à travers le monde : un four historique, récoltant péniblement 284 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget dépassant les 250. Une bien dure sanction pour un film maladroit mais très attachant. Immédiatement puni, Andrew Stanton doit abandonner ses nouveaux rêves de carrière, et remiser au placard les deux scénarii de suites qu’il avait déjà commencé à rédiger. Bien obligées de mener à bien des projets avalisés dans l’ombre d’Avatar, les majors parviennent tout de même à affoler le box-office en ancrant leurs ingrédients les plus science-fictionnels dans un univers déjà acquis (cf. l’ouverture de Transformers 3 : La Face cachée de la Lune ou le dernier acte d’Avengers) ; au point qu’on peut difficilement parler ici de Space Opera. Beaucoup plus proche du genre, Ridley Scott dans Prometheus part néanmoins du même argument horrifique qui l’avait aidé à dissocier Alien : le huitième passager de La Guerre des Etoiles 33 ans plus tôt. Si les résultats commerciaux ne sont pas exceptionnels, ils suffisent à mettre en branle un Prometheus 2, dont la sortie est envisagée pour 2017.

 

DE CHARYBDE EN SCYLLA

La formule magique, Hollywood croit la trouver en 2013 dans un roman culte de Orson Scott Card, clone de Christine Boutin à la ville mais écrivain effectivement brillant. Co-produit par la compagnie d’effets visuels Digital Domain, dont les artistes suent sang et eau pour livrer des plans de batailles spatiales à l’ampleur inédite, La Stratégie Ender tente, à l’écran, de s’inscrire dans la vague teenage initiée par la saga Harry Potter et validée par les triomphes assez déprimants de Twilight et Hunger Games. Les [...]

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Commentaire(s) (2)
banditmanchot
le 02/10/2014 à 17:55

Il y avait deux critères sur lesquels les space opéra pouvaient jadis jouer, il n'en reste plus qu'un de disponible qui, hélas n'est pas souvent mis à l'épreuve. D'abord l'effet de spectacle via l'audace des effets spéciaux qui repoussaient jadis les perceptions humaines du grand public n'est plus du tout perçue de la même manière. Là où on s'ébahissait des perspectives étendues, on se sent désormais relativement blasé des images d'aujourd'hui pourtant authentiques fantasmes visuels accomplis. Et c'est à cause du second critère qu'est justement le supplément d'âme que vous citez cher Alexandre, qui n'est plus vraiment pris en compte, comme si les producteurs (et réalisateurs) estimaient que l'émotion d'une image de synthèse aussi réussi soit-elle suffisait à submerger le spectateur. He bien non. Si l'illustration est belle mais que l'histoire est vide ou que ses protagonistes ne la vivent pas de manière convaincue et/ou convaincante (par tous les artifices possibles, je ne parle même pas de talent d'acteur) le spectacle ne sera pas au rendez-vous.

Galactus
le 06/10/2014 à 11:50

Space Opéra ou SF ? J'ai un peu de difficulté pour arriver à en tirer une définition...heu ... définitive. Cela étant, je n'aurais pas mis Avatar dans ce sac, ni même Interstellar. Si votre article dresse un état des lieux intéressants des films récents, je ne vois pas en quoi il m'aide à comprendre ce que sera l'avenir du Space opéra (point de vue, projets en chantier).

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